La crise qui secoue la Chambre basse du Parlement depuis maintenant deux semaines n'a pas été sans impact sur le fonctionnement de l'institution qui se retrouve ainsi au point mort. M. Kebci - Alger (Le Soir) - La décision du gel de leurs activités par les députés de l'allégeance pour contraindre le président de l'Assemblée à rendre le tablier, est effective. L'hémicycle parlementaire, d'habitude plus ou moins grouillant de monde, est, depuis cette rébellion des parlementaires du FLN, RND, MPA, TAJ et autres indépendants, presque fantomatique avec l'absence quasi totale de ces derniers. Hier mardi, seuls quelques députés émargeant dans l'opposition parlementaire poursuivent leurs missions aux côtés des fonctionnaires de l'Assemblée. Il y a également les confrères des chaînes de télévision qui, caméras en bandoulière ou placées sur leurs trépieds à même le sol de l'un des halls de l'hémicycle, sont aux aguets du moindre mouvement, notamment du président de l'Assemblée qui venait de rejoindre son bureau vers 10 heures. Un tour effectué du côté de certaines des commissions permanentes au nombre de douze de l'Assemblée renseigne sur la léthargie qui frappe la Chambre basse du Parlement. A notre passage, seule celle de l'habitat, de l'équipement, de l'hydraulique et de l'aménagement du territoire, était ouverte. Normal pour une instance, l'unique à revenir dans l'escarcelle de l'opposition parlementaire, le MSP en l'occurrence. Son président, Youcef Berrached, qui venait de recevoir une jeune dame de Bordj-El-Kiffan dont les démarches pour bénéficier d'un logement social s'éternisent, soutient que la commission qu'il préside fonctionne «le plus normalement du monde» avec, affirme-t-il, une réunion prévue le 22 octobre prochain qui sera consacrée, notamment, au dossier des souscripteurs au programme AADL. Notre interlocuteur n'a pas manqué de dénoncer ses pairs de l'allégeance qui, selon lui, par leur attitude, sont en train de provoquer un «printemps arabe au sein du Parlement», eux qui, selon lui, ont adopté des démarches «non règlementaires ». Un des rares parlementaires croisés dans l'hémicycle, Mohand-Arezki Hamdous, regrette pour sa part la «mainmise de l'exécutif sur le législatif, estimant que le Parlement se doit, et au plus vite, reprendre sa souveraineté». Pour le député du RCD, cette crise démontre on ne peut plus clairement l'absence du président de la République en tant qu'arbitre», soutenant que pour ce qui concerne ses pairs du parti, ils continuent à fonctionner comme «si de rien n'était». La même léthargie frappe des groupes parlementaires. Seuls ceux de l'opposition assurent le service, avec, il faut l'avouer, un rythme lent. Bouhadja dépasse l'idée de démission Lakhdar Benkhellaf du groupe parlementaire de l'alliance Adala-Nahda-Binaa, soutient être au bureau chaque jour, du matin au soir. Le vice-président du FJD affirme rencontrer le président de l'Assemblée presque chaque jour. Et de confier que Saïd Bouhadja a tout l'air d'avoir «dépassé» le stade de la démission tant, selon notre interlocuteur, cette «éventualité» est derrière l'homme qui, jusqu'à dimanche dernier, était «indécis». Six députés en mission à l'étranger Benkhellaf qui a tenu à déconstruire l'argumentaire avancé par ses pairs de l'allégeance pour appuyer leur demande de démission du président de l'Assemblée, soutient que Bouahdja «n'a recruté que deux employés, loin, très loin des 87 fonctionnaires embauchés par Baha-Eddine Tliba du temps où il était vice-président de l'Assemblée». Et d'enfoncer le clou, affirmant que pas moins de six députés de l'allégeance (FLN et RND), supposés avoir gelé leurs activités, sont en mission à l'étranger avec frais de mission en devises ! M. K.