La radiation de Salima Ghezali du FFS sera certainement évoquée, demain vendredi, à l'occasion de la tenue d'une session ordinaire du conseil national du parti. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Des membres de cette instance délibérante entre deux congrès du parti ne manqueront pas, à coup sûr, de parler de cette exclusion, encore une, d'un énième cadre du doyen des partis de l'opposition, radiation qui suscite bien d'interrogations aussi bien en interne mais surtout à la périphérie du parti. C'est que l'argument dont les membres de la commission de médiation et de règlement des conflits qui a auditionné la députée d'Alger, le 6 octobre dernier, soit le fait qu'elle n'ait pas demandé l'autorisation de publier une opinion politique, en août dernier, sur un média électronique, ne semble pas agréer grand nombre. Une «argutie» de plus comme celle qui a servi à débarquer, il y a deux ans de cela, Rachid Halet, ex-membre de l'instance présidentielle du parti, estime un membre du conseil national d'une wilaya du centre du pays qui, au passage, salue la position du président de ladite commission de médiation et de règlement des conflits, qui, tout en refusant de parapher le procès-verbal portant exclusion de l'ex-conseillère du défunt fondateur et président du FFS, a remis sa démission. Un document qui, a-t-on appris, hier mercredi, a bien fini par être rédigé, signé et remis à la direction nationale du parti. Et parmi ces voix qui n'ont pas hésité à signifier leur désapprobation de cet autre épisode qui sent la purge, Samir Bouakouir. Regrettant que le parti qui fait de la réhabilitation du politique son crédo, ne le réhabilite pas en son sein, l'ancien porte-parole du FFS plaide pour un congrès de refondation du parti, Dans un commentaire posté de sa page sur le réseau social Facebook, il qualifie cette mesure de «choquante et d'absurde». «Si le règlement intérieur et les statuts sont opposables à tout un chacun, les invoquer pour bâillonner la libre expression est absolument condamnable», affirme-t-il dans un post sur son compte face book. Pour lui, cette «fâcheuse décision n'est en tous cas pas digne d'un parti comme le FFS, précurseur du combat pour la démocratie et les libertés, toutes les libertés», accusant la direction du FFS d'offrir un «spectacle désolant » depuis quelques années, depuis au moins le décès de son fondateur, Hocine Ait Ahmed, et d'«incapacité à imaginer des mécanismes politiques favorisant la confrontation démocratique a fini par donner l'image d'un parti rabougri, replié sur lui-même, s'appauvrissant intellectuellement et politiquement ». Celui qui dit «partager largement les grandes lignes de la lettre de Salima Ghezali», affirme que cela «aurait dû donner lieu à un débat politique libre au sein, et à l'extérieur, des instances du parti».Pour Bouakouir, «interpeller aujourd'hui l'armée sur les risques d'enlisement fatal pour le pays et débusquer, sous prétexte de respect de la légalité constitutionnelle, la fausse neutralité derrière laquelle se réfugie son état-major pour perpétuer un ordre autoritaire et corrompu est une démarche pertinente et responsable. Elle permet de poser les vrais termes du débat au moment où des pseudo-opposants font diversion en s'agitant fiévreusement autour d'un hypothétique cinquième mandat». Et d'appeler les dirigeants actuels du FFS, à la veille de cette session du Conseil national du parti, à la «sagesse et à la raison en annulant cette injustifiable décision». Pour Bouakouir, les purges staliniennes, dont il a été lui-même victime tout comme nombre de cadres et de militants ainsi que les règlements de compte «doivent cesser pour laisser place à une rencontre nationale où seront conviés anciens et nouveaux cadres, non pas dans une sorte de messe faussement fraternelle, donnant lieu à des congratulations hypocrites, mais pour engager une sérieuse réflexion politique et stratégique sur l'avenir du pays, comme un prélude à l'organisation d'un Congrès de refondation». Il faut rappeler que Salima Ghezali a été exclue des rangs du parti à cause de sa publication, en août dernier, d'une lettre adressée au Chef d'état-major et vice-ministre de la Défense nationale Ahmed Gaïd Salah. Et le soutien publiquement exprimé par Juba, un des fils de Hocine Aït-Ahmed, n'a été d'aucun secours pour la députée d'Alger contrairement à son collègue parlementaire, Chafaâ Bouaïche qui s'est vu infliger une sanction beaucoup moins lourde, à savoir six mois de suspension, pour publication de posts sur les réseaux sociaux, critiquant les instances du parti. M. K.