Six mois pour revoir la stratégie de gestion des catastrophes. C'est le délai que donne le ministre de l'Intérieur aux différents acteurs afin de réadapter les textes devant permettre d'élaborer une stratégie à horizon 2030. Les textes actuels, affirme Noureddine Bedoui, risquent d'être vite dépassés au regard de la récurrence des phénomènes météorologiques de plus en plus extrêmes mais également des risques liés aux catastrophes naturelles. Il déplore un retard dans l'élaboration de certains textes Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Les changements climatiques ne sont plus une vue de l'esprit. Leurs conséquences sont déjà visibles. L'Algérie n'en est pas à l'abri. Plusieurs régions du pays ont déjà connu des phénomènes extrêmes. La pluviométrie est devenue importante et il faut s'y adapter. Les spécialistes prédisent une récurrence de ces phénomènes d'où une urgence de s'y préparer. Le ministre de l'Intérieur l'a rappelé hier à l'ouverture d'une conférence nationale sur la gestion des catastrophes. Une réalité qui exige, dit-il, une révision de la politique de gestion de ces catastrophes. Une nouvelle vision adaptée aux nouveaux défis devra voir le jour au terme de six mois de travail. Cette stratégie s'étalera à horizon 2030 et devra prendre en compte les spécificités de chaque région. Pour ce faire, le ministre de l'Intérieur a montré hier la voie : toutes les institutions vont devoir intégrer le paramètre de la gestion des risques dans la formulation de tous les textes régissant les collectivités locales, elles doivent s'assurer de l'existence de cohésion entre les différents acteurs. Le ministre de l'Intérieur appelle à une redéfinition des responsabilités au plan national et local. Il sera demandé des comptes aux personnes dédiées à la gestion des catastrophes qui bénéficieront de moyens adéquats et d'une assise juridique facilitant les opérations d'intervention et de secours. Bedoui plaide pour une relecture des textes régissant la gestion des risques. Le ministre de l'Intérieur rappelle que dans les années 1980, une première batterie de mesures avait été prise permettant de mettre en place un système national de prévention grâce à deux décrets ayant donné un ancrage juridique à cette politique. La récurrence des catastrophes naturelles à l'image des inondations et des séismes a montré les limites des mesures prises, d'où la décision de prendre davantage de mesures pour mettre les vies à l'abri et éviter les conséquences financières qui se chiffrent en milliards de dinars. En 2003, rappelle Bedoui, la faiblesse des moyens mis à disposition des secouristes et les difficultés nées de la gestion de l'après-séisme de Boumerdès ont poussé les pouvoirs publics à promulguer en 2004 une loi sur la gestion des catastrophes. Les textes d'application qui ont été élaborés par la suite ont servi de base aux opérations d'intervention et de sauvetage mais également dans la gestion des risques. La délégation des risques majeurs a quant à elle vu le jour en 2011. Présent à l'ouverture des travaux de la conférence, le ministre des Transports a rappelé que les risques liés aux catastrophes sont pris en compte dans les études et la réalisation des ouvrages. Son collègue des ressources en eau a rappelé la difficulté de maîtriser les risques liés à l'eau, affirmant que seule la prévention pouvait porter ses fruits. N. I.