Les inondations de Bab-El-Oued puis le s�isme de Boumerd�s avec leurs lots de morts, de disparus et de d�g�ts mat�riels ont mis � nu les carences dans la prise en charge des catastrophes. En 2004, les pouvoirs publics r�visaient l�arsenal juridique avec la promulgation de la loi 04-20 du 25 d�cembre 2004 relative � la pr�vention des risques majeurs et � la gestion des catastrophes dans le cadre du d�veloppement durable. Huit ann�es plus tard, une des dispositions phares de ce texte n�a toujours pas �t� mise en application. La d�l�gation des risques majeurs, organe cens� centraliser et la prise de d�cision en cas de catastrophe et les strat�gies de pr�vention n�a toujours pas �t� install�e. Les sp�cialistes sont unanimes : la strat�gie ressemble aujourd�hui � un orchestre sans chef. Les instruments l�gislatifs existent en effet mais l�application n�est pas effective. En mai dernier, le texte instituant cette d�l�gation a enfin �t� sign� et publi� au Journal officiel. Il stipule que l�organe en question a pour mission de �proc�der, aupr�s des administrations concern�es, � la collecte des informations relatives � la pr�vention des risques majeurs et d��laborer une banque de donn�es y aff�rente, de promouvoir et de d�velopper l�information li�e � la pr�vention des risques majeurs au profit des intervenants et des populations�. Ceci sur papier. Sur le terrain, ce sont souvent les autorit�s locales qui sont les premi�res � devoir faire face aux cons�quences des catastrophes. Avec des moyens mat�riels d�risoires, les APC se retrouvent au premier plan. Sans syst�me d�alerte efficace ni d��tudes pr�alables, les autorit�s locales sont souvent oblig�es d�improviser pour organiser les secours, faire face aux cons�quences d�sastreuses avant que l�administration centrale ne d�cide d�intervenir enfin. Ce que pr�voit pourtant le texte instituant la d�l�gation des risques majeurs, c�est justement de mettre un terme � l�improvisation en mati�re de gestion des risques. S�il y a des catastrophes que nul ne peut pr�voir � l�exemple des s�ismes, les inondations, par exemple, peuvent plus facilement faire l�objet d��tudes pr�alables avec une mise en place d�instruments permettant la r�duction des risques. Si nul ne peut rien contre dame nature, difficile de croire que la force publique puisse rester spectatrice face � des personnes construisant sur des lits d�oued au m�pris des r�gles �l�mentaires de l�urbanisme. C�est pourtant ce qui arrive lorsque la politique dessin�e au niveau central ne trouve pas de chemin vers l�application faute, justement, de structures en mesure de penser une strat�gie, comme devait le faire la d�l�gation des risques majeurs.