Le scrutin pour le renouvellement des délégués syndicaux du complexe sidérurgique El Hadjar (Annaba) s'est déroulé, durant toute la journée de ce dernier jeudi, dans des conditions normales. Dès 9h du matin, ouverture des locaux abritant les urnes, les 5240 sidérurgistes, que se soit ceux des ateliers, les plus nombreux, ou de l'administration, commençaient à affluer vers les bureaux de vote pour désigner leurs représentants. Les candidats sont au nombre de 310 ayant satisfait aux critères d'éligibilité pour 107 postes de délégués répartis à travers les 15 sections syndicales. Le scrutin s'est prolongé jusqu'à 22h pour permettre aux travailleurs postés de s'exprimer au même titre que leurs collègues. Interrogés au sortir des bureaux de vote, des salariés du complexe affirment : «rares ont été les élections marquées par une transparence et un sérieux que celles qui ont eu lieu aujourd'hui. Le complexe était l'otage de groupes d'intérêt qui manipulaient pour leur seul avantage. Ils n'avaient que peu de considération pour les travailleurs.» Ils estiment : «Maintenant que le complexe s'est débarrassé des parasites qui allaient le mener vers un précipice certain, nous devons tous œuvrer pour relever le défi de la production afin de sauver notre outil de travail.» Ces élections ont été supervisées par l'union locale UGTA, alors que le côté logistique était pris en charge par l'administration. Pour le secrétaire général de l'union de wilaya UGTA Annaba, Kamel Fritah, «l'affluence constatée durant ces élections contredit les assertions de ceux qui prétendaient une faible participation. Avec des délégués démocratiquement élus, il n'y a pas de raison pour que le complexe n'aille pas de l'avant, de dépasser les moments difficiles qu'il a vécus ces derniers temps». La réussite de ces élections porte un sérieux coup aux intérêts du sulfureux député Bahaeddine Tliba et de ceux, et ils étaient nombreux, qu'il avait placés ces deux dernières années dans des postes stratégiques au sein de l'usine pour accaparer des avantages faramineux générés par la sous-traitance et autres affaires juteuses. Parmi ces derniers, figure le secrétaire général non élu du syndicat, Noureddine Amouri. Ils ont manœuvré jusqu'à la dernière minute pour empêcher les élections, sans pour autant réussir. A. Bouacha