Sur trois heures d'entretien entre le Premier ministre et le président du Conseil des ministres italien, seules dix minutes ont été consacrées à la question migratoire. Il a été, par contre, beaucoup question d'économie et de Libye. L'Italie souhaite voir l'Algérie jouer un rôle important dans la stabilisation de la Libye. Ouyahia a répondu que la délégation algérienne s'attellera à faire de la conférence de Palerme une réussite. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - L'Algérie et l'Italie parlent d'une même voix dans le dossier libyen. Le président du Conseil des ministres italien, Giuseppe Conte, affirme que son pays œuvre pour un «dialogue inclusif» et une réconciliation «dans le respect des prérogatives des Libyens». En visite hier à Alger, il a considéré qu'il était «fondamental» que l'Algérie soit «pleinement impliquée» dans ce processus et soutienne la feuille de route des Nations-Unies pour la stabilisation du pays. En réponse à son homologue italien, Ahmed Ouyahia a affirmé que la délégation qui assistera à la conférence de Palerme œuvrera pour que le processus de pacification de la Libye aboutisse au plus vite. Interrogé au sujet de la question de la migration, le Premier ministre algérien a affirmé que ce dossier n'a pas pris plus de dix minutes dans des échanges de près de trois heures. Ouyahia atteste que 40 000 Algériens vivent en situation régulière en Italie alors que moins de 900 personnes sont en situation irrégulière. Un nombre important d'entre eux pourraient être d'une autre nationalité mais se disent algériens. Tous ceux qui seront identifiés comme Algériens seront rapatriés. Les rapatriements, dit-il, obéissent à des conventions et l'Algérie ne traitait pas ce dossier de manière ponctuelle ou dans le cadre de campagnes mais plutôt de manière continue puisque des petits groupes de candidats à l'immigration refoulés arrivent à Alger régulièrement. Au sujet des centres de rétention des migrants, Ahmed Ouyahia a été, une fois de plus, catégorique : la position de l'Algérie n'a pas changé. Elle reste hostile à cette idée. A l'issue du tête-à-tête avec son homologue italien, Ouyahia s'est félicité de l'excellence des relations bilatérales qui sont adossées à un accord de bon voisinage datant de 2003 sans compter la cinquantaine d'accords bilatéraux. Les deux parties, dit-il, ont réaffirmé leur volonté de saisir toutes les opportunités pour développer davantage de coopération notamment dans les domaines sécuritaire et économique. De son côté, le président du Conseil des ministres italien, Giuseppe Conte, a estimé que sa rencontre avec Ouyahia était «très constructive», confirmant l'excellence des relations. Sa visite, dit-il, conforte «le soutien convaincu» de l'Italie à l'Algérie, un pays auquel l'Italie est liée par une amitié et une identité commune, celle de la Méditerranée. Giuseppe Conte a affirmé que l'Italie est le premier partenaire commercial de l'Algérie. Les investissements italiens sont de l'ordre de 8 milliards de dollars avec des prévisions de 10 milliards de dollars à l'avenir. Il existe, dit-il, des horizons à explorer dans plusieurs domaines et la possibilité de renforcer la collaboration déjà existante. Il plaide pour une gestion intégrée des flux migratoires dans le cadre d'une responsabilité partagée. N. I.