La position algérienne relative à la gestion de la crise migratoire n'a pas changé. «Notre position est connue de tous. L'Algérie refuse la construction des centres de rétention sur son territoire», a affirmé, hier, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, lors d'une conférence de presse conjointe avec le président du conseil des ministres italien, Giuseppe Conte. Le chef de l'Exécutif italien a effectué une visite en Algérie, à l'invitation du chef de l'Etat. Il a abordé, avec les autorités algériennes, plusieurs dossiers, dont celui de l'immigration et la situation en Libye et dans les pays de la région. Lors de la conférence conjointe au Centre international des conférences à Alger, M. Ouyahia a précisé que les discussions avec son homologue italien, à propos de la crise migratoire, a pris seulement 10 minutes, sur les 3 heures qu'ont duré ces discussions. En réitérant le refus d'Alger d'ériger des centres de rétention, M. Ouyahia a appelé à s'attaquer aux origines du phénomène. «Il faut assécher les sources du phénomène, en traitant les problèmes des pays pourvoyeurs des migrants», a-t-il lancé, soulignant que les migrants fuient les guerres, la famine…qui frappent leurs pays, citant la Libye et le Sahel. Sur ce dossier, le président du conseil des ministres italien, Giuseppe Conte, a indiqué que son pays, qui subit de plein fouet ce phénomène, compte sur la coopération de l'Algérie pour y faire face. Pour lui, l'Algérie est un partenaire important de l'Italie dans la lutte contre le terrorisme, la traite humaine et l'immigration clandestine. Interrogé sur les Algériens en situation irrégulière en Italie, Ahmed Ouyahia a expliqué qu'ils sont moins de 900 personnes. «Il y a plus de 40.000 Algériens en situation régulière en Italie. Pour ceux qui sont en situation irrégulière, ils sont moins de 900. Il y a aussi d'autres étrangers qui se présentent comme étant algériens. Toute personne identifiée algérienne sera rapatriée», a-t-il affirmé. M. Ouyahia a expliqué que concernant l'immigration clandestine, l'Algérie a des conventions avec plusieurs pays, dont certaines datent de 25 ans. Ces conventions encadrent le retour des Algériens «indésirables» dans ces pays, a souligné l'orateur, précisant que l'une des conditions principales pour ce retour est l'identification des concernées. «L'Algérie considère qu'il est de son devoir d'accueillir ses fils, mais il n'y a aucune programme exceptionnel concernant cette question. Il y a juste un travail continu», a-t-il dit. Alger participe au sommet de Palerme sur la Libye La question de la crise en Libye a été longuement abordée, lors de la conférence de presse d'Ouyahia et de Conte. Le chef du gouvernement italien, dont le pays organisera dans les prochains jours, un sommet sur la Libye, a soutenu qu'il était important que l'Algérie contribue à la résolution de la crise. A cette occasion, M. Ouyahia a annoncé la participation officielle de l'Algérie au sommet de Palerme, qui aura lieu les 12 et 13 novembre en cours. «C'est au président de la République de désigner qui va le représenter à ce sommet, car l'invitation est adressée à lui. On travaillera avec les autorités italiennes pour la réussite du sommet», a-t-il indiqué, souhaitant que la rencontre permettra de dégager une solution pacifique à la crise, et que ses résultats seront satisfaisants et au service du peuple libyen. Les principaux acteurs libyens, les pays voisins et les puissances mondiales participeront à cette rencontre, où l'enjeu sera de trouver une solution durable à la crise de la Libye, surtout après l'échec du sommet de Paris. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a rappelé les principes de l'Algérie concernant la gestion de la crise libyenne, à savoir le soutien des efforts de l'ONU, et la résolution de la crise par les libyens eux-mêmes.