Ould-Abbès sort enfin de son silence. Purée ! Ils sont impitoyables! Ils l'ont même fait... ... sortir du silence !
Au moment où nous nous demandons si Doc Mytho a démissionné, ou a été démissionné, ou a juste pris quelques jours de repos — car même les toubibs ont le droit à la maladie et au repos — un groupe de «harragas» algériens a chaviré du côté de la Sar— le vilain mot pour des êtres humains — une douzaine d'autres sont portés disparus. Au moment où nous nous demandons de quelle couleur sera fait le soleil d'avril, et s'il brillera encore un pôv' soleil égaré au-dessus de la principauté de Dézédie, des jeunes, des moins jeunes et des moins vivants compatriotes surfent sur les mauvaises vagues, préférant le sort de Jonas aux analyses clinquantes des salons algérois sur le rajeunissement des effectifs politiques et de l'Assemblée. Au moment où nous avons tous le derrière en l'air, la tête plongée dans le tapis de prière à supplier que le baril remonte un chouia, des «Eteints de la Vie» se brûlent en torchères sur les terrasses des APC, ou se noient dans des profondeurs abyssales avec juste des murènes pour imams et le ressac pour requiem. Ce régime et ses «urgences» passe à côté de son peuple. En fait, il lui passe dessus. L'écrase d'ignorance crasse et de mépris. Nous inviter au débat passionnant sur la banane tunisienne à 650 dinars le kilo lorsque le pays se vide de ses médecins, de ses enseignants, de ses ingénieurs, de ses chercheurs, c'est profaner cent fois pas jour les tombes des chouhada. Emphase de chroniqueur ? Peut-être ! Allez savoir ! Mais y a pas de raison pour que Doc Mytho ait seul le droit de tomber malade. J'exige à mon tour le droit citoyen de me déclarer malade. Malade d'écœurement bileux. Tout en refusant farouchement de prendre quelques jours de repos. Inaâl bou le repos ! A la mémoire des noyés de Dézédie, je fume du thé et je reste plus que jamais éveillé à ce cauchemar qui continue. H. L.