Adversaires au Mondial, Antoine Griezmann et Lionel Messi se retrouvent ce soir (20h45) pour Atlético-Barcelone en Championnat d'Espagne, un duel qui peut donner raison au Français d'avoir refusé d'évoluer dans l'ombre de l'Argentin... Le meilleur choix pour le rejoindre au palmarès du Ballon d'Or ? En juin, Griezmann a rejeté l'alléchante offre du Barça, prolongeant à l'Atlético jusqu'en 2023. Puis le «Petit Prince» a fait chuter le «Roi Leo» avec un but lors du huitième de finale de Coupe du monde remporté avec les Bleus en Russie (4-3), jusqu'à conquérir le titre planétaire qui manque tant au capitaine barcelonais. Cet automne, en l'espace de dix jours, «Grizi» a deux nouvelles occasions d'éclipser Messi: d'abord en permettant à l'Atlético Madrid (3e, 23 pts) de doubler le FC Barcelone (1er, 24 pts) et de maintenir à distance le Real Madrid de Santiago Solari (6e, 20 pts), opposé à Eibar lors de cette 13e journée. Et ensuite, en rejoignant l'Argentin le 3 décembre dans le cercle fermé des lauréats du Ballon d'Or. Les votes, déjà clos, devraient sauf surprise couronner Griezmann, ses compatriotes Raphaël Varane et Kylian Mbappé, ou encore le Croate Luka Modric, même si Messi fait aussi partie des 30 nominés. «Tout le monde veut l'avoir», a souri le Mâconnais. À chaque fois qu'il prend la parole, Griezmann ne cesse d'ailleurs de répéter qu'il a fait le «bon choix» en restant à l'Atlético alors que le Barça lui faisait les yeux doux. «C'est un super joueur et avec les bons joueurs, c'est facile de s'entendre», l'avait pourtant adoubé Messi en juin.
Messi refroidit Griezmann En rejoignant Barcelone, le Français aurait pu accumuler davantage de trophées collectifs qu'à l'Atlético, où la moisson est plus aléatoire : avant l'Europa League et la Supercoupe d'Europe 2018, l'attaquant «colchonero» ne comptait qu'une Supercoupe d'Espagne depuis son arrivée en 2014. Mais jouer au Camp Nou, cela voulait dire faire une croix sur toute ambition individuelle et évoluer au service de Messi, une perspective qui a «inconsciemment» refroidi Griezmann, comme il l'a reconnu lui-même sur Canal+. Resté à Madrid, il continue d'être le maître à jouer, celui qui accapare la lumière, avec un salaire rutilant, le plus haut de l'histoire de l'Atlético : 20 M EUR par an selon la presse. «Antoine est dans une forme extraordinaire. Il reste sur une saison fantastique et quand il est chaud, il arrive bien à lire la manière dont l'équipe peut faire des dégâts», s'est félicité son entraîneur Diego Simeone, qui a beaucoup œuvré pour que le petit attaquant reste. Meilleur buteur (3 buts) et meilleur passeur (4) de l'Atlético en Liga cette saison, Griezmann sait ce qu'on attend de lui: se surpasser samedi face au redoutable duo offensif Messi-Suarez, co-meilleurs marqueurs de Liga (9 buts chacun). A la table des quintuples Ballons d'Or Certes, l'«Atleti» semble diminué sans les défenseurs Diego Godin, José Maria Gimenez et Juanfran, blessés. Mais Lucas Hernandez et Stefan Savic semblent aptes en charnière centrale, de même que Koke et Thomas Lemar au milieu et Diego Costa en attaque. Cette saison, le club rojiblanco n'a perdu aucun match officiel dans son stade Metropolitano, alors que son rival blaugrana reste sur une surprenante défaite 4-3 à domicile face au Betis Séville, malgré le retour de blessure de Messi (bras fracturé). Le Barça sera privé ce soir du Croate Ivan Rakitic (blessé et suspendu), sans doute remplacé par le Chilien Arturo Vidal, alors que le milieu offensif brésilien Philippe Coutinho est de retour. Le Français Ousmane Dembélé, critiqué en Catalogne pour son indiscipline, devra cravacher pour se faire une place dans le onze catalan. Quant au duel Griezmann-Messi, son issue pourrait enfin confirmer les prétentions du Français, qui souhaite s'inviter durablement à la table des quintuples Ballon d'Or avec l'Argentin et le Portugais Cristiano Ronaldo : «Je prends du plaisir à cette table. Je sais aussi que je peux faire mieux», a prévenu l'ambitieux Antoine Griezmann.