La semaine a été pénible. Ould-Abbès n'est pas très populaire et c'est le moins qu'on puisse dire. Non seulement il n'a pas beaucoup de fans chez les Algériens ordinaires, il est également l'incarnation de l'apparatchik sans état d'âme, sans talent et sans avenir, puisqu'il est aussi perçu comme le fusible sans risque de n'importe quelle turbulence. Il peut tout aussi bien faire office de «punching ball» aussi bien de l'opinion la plus large qui ne l'a jamais ménagé que de ses sponsors qui peuvent lui en mettre sans avoir à se poser de question. Alors, comme on n'a pas trop cru à sa maladie, personne n'a été surpris, encore moins offusqué par ce qui lui est arrivé. Alors, on y est allé de bon cœur. Avant qu'on nous apprenne qu'il n'est finalement que malade, qu'il n'a pas démissionné et qu'il n'a pas… été démissionné. Consolation pour les déçus : ils n'en croient pas un mot et ça suffit à leur bonheur. La semaine a été pénible. Revoilà encore la rougeole. On pensait que c'était terminé après la polémique suscitée par les vaccins mais ce n'est manifestement pas le cas. Des cas ont été signalés çà et là mais c'est à l'ouest du pays qu'on s'en inquiète le plus, particulièrement à Mostaganem. Revoilà aussi la polémique sur les parents qui refusent de vacciner leurs enfants. On sait que ces parents doivent être rassurés puisque c'est suite à des «informations» sur la mort d'enfants après avoir reçu le vaccin que certains ne veulent pas entendre parler de ce remède préventif pour leur progéniture. On ne sait pas s'il y a d'autres mesures à prendre en la matière mais on sait déjà que ce n'est pas une… amende pour les parents rétifs qui va arranger les choses, comme cela a été envisagé par les services de la santé publique. Un homme ou une femme convaincus que le salut de leur petit consiste à… ne pas recevoir le vaccin, ce ne sont pas quelques milliers de dinars qui vont l'en dissuader. La semaine a été pénible, le gouvernement s'est rendu compte que ce ne sera finalement pas si facile qu'il ne l'avait prévu. Elaboré dans un contexte de relative embellie avec une prometteuse reprise des cours du pétrole, le texte de la loi de finances 2018, très marquée par le maintien des transferts sociaux et du budget de fonctionnement de l'Etat, d'aucuns soutiennent qu'il est entièrement motivé par la perspective, ce qui est, par ailleurs, difficile à démentir. Mais voilà, ça ne se passe pas comme on l'aurait souhaité, avec un déclin du prix de baril qu'on n'a apparemment pas vu venir. Personne n'attend pour autant qu'on va y changer quelque chose mais on peut quand même en parler. La semaine se termine tristement. Halli Ali, «Ali Na Robert» pour les gens de la localité, vient de s'éteindre à Monpellier à l'âge de 66 ans. Ecorché vif, un peu trop candide et surtout têtu dans ses choix de vie, Ali n'a pas eu la carrière artistique que promettait son immense talent. Il aura tout de même marqué les esprits avec une chanson qui flirte déjà avec la légende. S'il n'a pas toujours attiré les sunlights, Ali a été un poète au sens le plus généreux du terme et parfois le plus douloureux, hélas. Salut l'artiste. S. L.