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Nos ancêtres racontés
Trilogie de Kamel Bouchama
Publié dans Le Soir d'Algérie le 27 - 11 - 2018


Par Farouk Zahi
Kamel Bouchama, cet ancien haut commis de l'Etat, dans sa consonance la plus noble, est, en même temps, cet intellectuel impénitent qui ne cesse d'étonner par ses productions, profuses et documentées. Il vient, récemment, de gratifier ses lecteurs d'une trilogie constituée de trois œuvres publiées entre 2008 et 2010 intitulée «La glorieuse épopée de nos ancêtres» et ayant connu chacune un succès mérité chez le lectorat. Epuisés en librairie, ils font aujourd'hui l'objet d'une réédition de haute facture dans un non moins attrayant coffret. Présentée au dernier Salon international du livre d'Alger, cette œuvre majeure de l'auteur augure d'une place de choix dans les fonds documentaires particuliers et surtout publics-collèges-instituts-hautes écoles.
De l'aveu même de l'auteur à qui certains pourraient prêter la prétention d'empiéter sur un domaine qui n'est pas le sien s'agissant d'histoire, celui-ci réfute toute tentative velléitaire de sa part. Bien au contraire, le récit national de toute nation s'alimente de différentes sources aussi bien populaires qu'académiques. L'histoire première de la France, pour ne citer que celle que nous connaissons le mieux, s'est construite sur beaucoup de mythes, de la Chanson de Roland qui a immortalisé le Col de Roncevaux au vase qui en fit de même pour Soissons.
Dans l'œuvre de Kamel Bouchama, il s'agit de nos ancêtres, qui sont racontés dans trois ouvrages différents, plutôt indépendants, depuis le Ier siècle avant Jésus-Christ à l'Emir Abdelkader et ses compatriotes en pays du Levant, avec leur dernier exode de 1911, en passant par ces Algériens, de fiers Berbères qui ont fait l'Andalousie, depuis Tariq Ibn Ziyad jusqu'à la prise de Grenade par Isabelle la Catholique. Nos ancêtres sont racontés au cours des siècles, dans cette trilogie, pour dire par quoi ils se sont caractérisés, par quoi ils ont brillé et comment ils ont géré leur existence chez eux et dans les pays du bassin méditerranéen qu'ils ont investis pour de nobles causes et à la libération et l'émancipation de leurs peuples des jougs féodaux ou obscurantistes.
Dans sa présentation de cette anthologie, oui, n'ayant pas peur des mots, Kamel Bouchama en dira ceci : «La présente trilogie, comme son nom l'indique, rassemble les trois ouvrages, déjà publiés distinctement dans les années passées, 2008 et 2010, et raconte nos ancêtres à travers les différentes périodes de notre Histoire, d'où son titre «La glorieuse épopée de nos ancêtres». Je rappelle, sans prétention aucune, que ces contributions ont eu un succès mérité et qu'il n'y a aucun exemplaire de ces trois ouvrages, en vente aujourd'hui, dans les librairies du pays. Ainsi, les réunir dans un seul coffret – après les avoir revues, corrigées et enrichies –, puisque les sujets sont étroitement liés, est une opération nécessaire qui permettra aux lecteurs de s'imprégner de l'apport de nos ancêtres en une lecture assortie, assidue et continue.
Pour rappel, voici les titres de cette
trilogie :
De Iol à Caesarea à… Cherchell (les avatars historiques d'une cité millénaire).
La clé d'Izemis (les Mémoires anachroniques de l'Andalousie perdue).
Les Algériens de Bilâd ec-Shâm (de Sidi Boumediène à l'Emir Abdelkader (1187-1883).
Pour notre part, nous avons choisi, délibérément, de chahuter l'ordre de présentation en scrutant dans le passé historique de nos aïeux partis souvent sous la contrainte de l'oppression ou à l'appel de leurs frères en religion du Machrek. «Les Algériens de Bilad ec-Shâm» balayera large et ce sera de Sidi Boumediène (1187) à l'Emir Abdelkader (1883), soit près de 7 siècles de présence maghrébine au pays du Levant. Lors de la présentation première de l'ouvrage à Cherchell – ne dit-on pas qu'à tout seigneur, tout honneur ? –, la cité antique n'étant pas le berceau de l'auteur ?
De Sidi Boumediène à l'Emir Abdelkader, le survol de l'Histoire nationale semblait trop court. Les jeunes, notamment les étudiants et étudiantes, étaient comme «pétrifiés» par le verbe de l'auteur qui virevoltait entre la syntaxe d'El Maâri et celle de Flaubert. Cette nation, dira-t-il, a engendré des hommes et des femmes dont beaucoup de pays ne peuvent se targuer d'avoir engendrés. Sidi Boumediène, enfant de Séville, Bougiote ensuite Tlemcénien d'adoption, était un monument de l'érudition religieuse soufie. Illustre enseignant à l'Académie médiévale de Béjaïa, il aura consacré sa vie durant à la cause de l'Islam, mis en danger par les Croisades. Il répondra à l'appel de Salah Eddine El Ayoubi en 1187. Il perdra le bras gauche lors de la bataille de Hattin, contre les Croisés et les Templiers, commandés par le grand maître Gérard de Ridefort et par le roi de Jérusalem, Guy de Lusignan. La colonie algérienne sera constituée d'hommes de foi, de lettres, de paysans et d'artisans. Le point de départ en sera cette expédition. Elle occupera à El-Qods le quartier dit «Bab El Maghariba» où Salah Eddine leur offrira un bien «habous» important. Depuis lors, les Algériens ont érigé une vingtaine de villes et de villages en Galilée, à Tibériade et au Golan. Au nombre de près de 1 million d'âmes, ils seraient de 600 000 pour la seule Halab, Alep. Ils ont conservé leurs attaches culturelle et linguistique. Ceux de descendance amazighe ont conservé la langue classique, c'est-à-dire celle qui ne comporte aucune intrusion linguistique étrangère. Faisant appel à des références documentées, l'orateur ne laissera aucun répit à l'auditoire, en l'inondant d'informations aussi surprenantes, les unes que les autres.
A sa libération de la forteresse d'Amboise, l'Emir Abdelkader avait opté de séjourner en Turquie. Il y séjournera pendant deux ans pour jeter son dévolu, en définitive, sur ce qui est connu aujourd'hui comme la Syrie. Reçu par la foule comme un véritable héros national, il marquera de son empreinte la vie de tout le Moyen-Orient arabe. Ses discours religieux étaient suivis par les exégètes affirmés. Le khedive d'Egypte, lui-même, l'aurait consulté avant le creusement du canal de Suez. C'est dire toute la considération vouée à cet illustre combattant doublé d'un érudit. Il a été tout aussi grand dans sa longue lutte que dans son abdication. En abdiquant, il faisait un acte de foi en épargnant l'«holocauste» à son peuple, écrasé par une machine de guerre disproportionnée en nombre et en outils de guerre. Humaniste et tolérant, il fit tout de même reculer l'occupation armée de la Syrie de 60 ans. A l'approche des 97 navires de guerre français dans la rade de débarquement en 1860, il se présentera à la capitainerie pour lancer un ultimatum aux forces coloniales, soit pour se retirer, soit pour périr. Il leur signifiait qu'il disposait présentement d'une armée aguerrie, pour détruire toute leur belliciste armada. Et ce n'est qu'en 1920 que l'occupation fut effective, bien après la disparition de l'Emir. L'orateur parlera abondamment de la descendance d'Abdelkader Ibn Mohieddine El Hassani El Djazaïri.
Elevés spirituellement dans l'honneur et le bon droit, ses fils firent de la cause arabe leur propre cause. L'histoire de l'Insurrection de 1871 de Cheikh El Haddad et d'El Mokrani élude celle de l'Emir El Mohieddine qui, soutenu par Bennacer Benchohra, levait une armée au Souf livrant bataille aux forces coloniales à Tébessa, Chréa et Meskiana. L'Emir Ali, bien avant Omar El Mokhtar, menait bataille contre les Italiens en Tripolitaine. L'Emir Abdelmalek menait sous la bannière ottomane sa bataille du Rif en prenant comme adjoint Abdelkrim El Khatabi. L'Emir El Hachemi, quant à lui, préféra à la fin de sa vie se retirer à Bou Saâda où il y est enterré. Son fils Khaled sera l'un des précurseurs de la lutte politique en inspirant la création de l'Etoile nord-africaine (ENA). Il pensait déjà à une action commune maghrébine dans la lutte anticoloniale. L'Emir Saïd constituait, en 1918, le premier gouvernement syrien. Emaillé d'anecdotes, le récit se déroulait comme un conte ; l'auditoire en «lévitation» était comme sustenté sur quelque 7 siècles de son histoire qu'il découvrait soudain. Il est certain que l'orateur avait et l'art et la manière pour rendre l'Histoire, généralement rébarbative, une Iliade homérique.
La descendance féminine de l'Emir n'en était pas moins engagée dans le sillage du patriarche. La princesse Amal, sa petite-fille, étudiante studieuse à Cambridge et camarade d'Indira Gandhi, fit preuve d'audace en abordant le président Nehru en visite d'Etat en Syrie. Elle demanda ni plus ni moins de soutenir le peuple algérien dans sa lutte contre l'occupant. L'affaire était conclue au moment du toast présidentiel. Mohamed Tajeddine El Hassani, issu de la communauté algérienne, a été président de la République syrienne entre 1941 et 1944. Il détenait ainsi le record de longévité présidentielle quand les mandats étaient écourtés à 6 mois.
De grands noms dans le monde des sciences marquèrent durablement l'histoire du Ec Shâm, Jawdet El Hachimi fut cet émérite mathématicien qui, de retour de la Sorbonne, revivifia les mathématiques arabes pour les inscrire dans la modernité. Le plus grand lycée de Damas porte jusqu'à ce jour son nom. Merci Si Kamel pour ce trophée de voyage, vous auriez pu vous contenter du douillet de la chancellerie – M. Bouchama a été ambassadeur et ministre plénipotentiaire à Damas – et des apparats du titre.
Dans le premier ouvrage De Iol à Caesarea à… Cherchell, il explique qu'au-delà du sentiment personnel et du désir de faire connaître la ville qui l'a vu naître et à laquelle il se dit très attaché, comme tout un chacun pour sa ville natale, il a aussi ce désir de susciter le même engouement et la même émotion chez les lecteurs pour les inciter à en savoir plus sur l'Algérie et son passé. Oui, son passé car Cherchell a été la prestigieuse capitale de la Maurétanie, au dernier siècle avant J.-C., du temps du roi savant Juba II et ensuite du temps de son fils, le roi Ptolémée de Maurétanie. Peu de nos compatriotes connaissent l'union de Juba II avec Cléopâtre Séléné, fille de Cléopâtre him self, dont le célèbre tombeau dit de la «chrétienne» se trouve à Sidi Rached à la périphérie de Tipasa. Le roi Ptolémée est un sang mêlé berbéro-égyptien. Cette information, qui n'est d'ailleurs pas de première main, aurait dû être opposée par nos médias à la presse pharaonique qui, dans ses insanités lors de l'épopée d'Oumdorman, se targuait de descendance de sang bleu.
Dans cet esprit, la quête de la vérité historique et son appel pressant pour la prise de conscience de l'Histoire exaltante de l'Algérie par les générations actuelles et futures ont conduit l'auteur à la résolution de faire connaître Iol, Caesarea, aujourd'hui Cherchell.
Cette ville, qui a été, en effet, capitale politique et administrative, capitale culturelle à un moment donné de l'Histoire de notre pays, et qui a vécu en osmose avec les autres villes et les autres régions d'Algérie, l'accompagnant dans toutes les péripéties et toutes les étapes historiques qu'elles ont connues.
L'Histoire de Cherchell, comme l'écrit le Dr Boualem Benhamouda dans la préface de l'ouvrage, est replacée donc dans le cadre national, replacé lui-même dans le cadre maghrébin, arabe et méditerranéen ; le lecteur n'a pas donc à s'étonner de trouver un certain nombre de digressions. Cependant, la formule des questions et des réponses, entre le petit-fils et le grand-père, donne de la vivacité au texte et libère l'auteur d'une narration chronologique qui risquait d'ennuyer le lecteur.
Celui-ci est invité plusieurs fois à prendre conscience de la richesse et de l'importance du patrimoine historique, linguistique et culturel de l'Algérie à travers l'exemple de l'une de ses villes, Cherchell.
En effet, Iol, Caesarea, Cherchell, la ville des rois berbères, la capitale qui s'est révoltée contre les injustices et les excès des Romains, a subi les assauts des turbulents Vandales, avant de devenir rayonnante de culture islamique et arabo-berbère. Elle a participé aux épopées des différentes dynasties du Maghreb central, elle a aidé ensuite les Turcs à refouler les assauts des pirates européens, comme elle a sauvé des milliers d'Andalous fuyant la répression et la christianisation forcée de l'Espagne catholique. C'est dans cet esprit qu'elle a accueilli des centaines de familles andalouses.
En 1830, elle s'est opposée farouchement à l'occupation française et s'est intégrée à la résistance de l'Emir Abdelkader et à celle de 1871, menée localement par les Beni-Menaceur sous la conduite de Malek El Berkani. Enfin, elle a été le foyer du nationalisme où ont mûri des responsables nationaux de la Révolution du 1er Novembre 1954 aux côtés des militants locaux. Foyer également de la culture arabo-islamique grâce à l'action du saint patron Sidi-Braham El Ghobrini. Jalouse de ses traditions ancestrales, la cité garde, jusqu'à ce jour, quelques vestiges, certes lapidaires, d'une culture multi-ethnique plusieurs fois millénaire.
Dans l'ouvrage, La clé d'Izemis ou (les Mémoires anachroniques de l'Andalousie perdue) nous saurons que de 711 à 1492, et bien plus tard, il y a eu des événements, beaucoup d'événements, où musulmans, chrétiens et juifs ont eu à se rencontrer, à s'allier et à se confronter, à s'unir et à se diviser, à s'aimer et à se haïr, à se soutenir et à se médire réciproquement… l'auteur remémore tout cela, mais n'oublie pas de dire là où nous avons réussi – Dieu est témoin de notre bilan positif –, comme il n'occultera pas là où nous avons failli…, souvent lamentablement. Là-aussi, l'Histoire ne sera pas oublieuse, dira-il !
Cette troisième œuvre de la trilogie est donc la transposition, dans le temps, d'une présence soutenue de nos ancêtres, dans un espace qui a longtemps brillé par une civilisation pluriculturelle qui s'épanouissait dans les modes de vie, la littérature, l'architecture et les autres sciences dont les nôtres étaient friands et passaient pour être les maîtres de l'époque.
Il remonte ainsi le temps, pour refléter également cette relation explicite entre deux mondes, plutôt deux cultures qui affichaient ostensiblement leurs pouvoirs, les attraits et les impulsions des populations des deux rives de la Méditerranée. A cet effet, les historiens disaient s'agissant d'architecture, d'art et de sciences, que l'Andalousie musulmane constituait une «perfection de l'esprit humain». Alors ce travail, conçu sous forme de récit historique, vient pour ressusciter, en même temps qu'exalter de nombreux souvenirs, ceux des Berbères et des Andalous, ou ceux des Andalous-Berbères, c'est-à-dire de ceux qui ont vécu ces interférences culturelles et qui les ont développées pendant de nombreux siècles, dans un pays qui «fut perçu comme puissance allogène à l'Europe par l'Occident chrétien alors en pleine mutation».
Il vient aussi, à partir de ce pathétique itinéraire de «clé», mais à l'origine de jeunes de Césarée – devenue Cherchell – ou d'autres jeunes de villes algériennes, qui sont partis avec le conquérant Tariq Ibn Ziyad, raconter nos ancêtres qui, des siècles durant, ont participé à la gloire de cet empire qui a brillé de tout son éclat pour, hélas, tomber dans le délabrement après la «Reconquista».
Cet ouvrage donc est une passionnante plongée dans le passé, à l'image des ouvrages qui ont été publiés par d'autres auteurs, ces géants de la littérature auxquels l'auteur n'a pas la prétention de se comparer et encore moins de se compter parmi eux, comme il le déclare lui-même.
«Je n'ai fait que m'exprimer dans cette forme d'écriture pour être à l'aise avec ceux qui me liront et leur donner le maximum de repères et d'événements, certes éloignés les uns des autres dans le temps, mais qui forment, dans l'étendue des éphémérides, une suite logique relatant un riche fragment de l'Histoire de nos ancêtres dans le vécu de l'épopée andalouse.»
Ecrits dans un style aéré, les trois ouvrages incitent à la lecture apaisée de hauts faits, œuvres de nos prédécesseurs qui s'imposèrent à un Occident déjà hégémonique, non pas par le glaive et la catapulte, mais par la plume et le parchemin. L'union était sacrée en dépit des origines ethniques multiples, la Reconquista n'a pas fait de distinction entre l'Arabe et le Berbère, même le Juif subira les affres de l'Inquisition. L'antisémitisme est aussi vieux que la Vieille Europe.
F. Z.


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