Paru aux éditions Juba (que vient de créer Bouchama), Les Algériens de Bilâd Ec-Shâm - De Sidi Boumediene à l'Emir Abdelkader s'inscrit dans le cadre de la trilogie ayant trait à la grande civilisation de nos ancêtres à Cherchell, avec Iol, Ceasarea, Cherchell, en Andalousie avec La clé d'Izémis et à Bilad El Sham. L'auteur tente d'apporter des éclairages sur l'apport conséquent de nos ancêtres et leur impact dans ces divers pays. Dans ce récent ouvrage, l'écrivain prolifique évoque selon ses propos cette grande aventure dans ce pays. «C'est une grande épopée que je raconte et qui remonte au 12e siècle, quand nos ancêtres avaient décidé d'aller combattre contre les croisés à Jérusalem, cette ville sainte du grand Sham. Conduits par Sidi Boumediene, ce professeur de Béjaïa, ils sont allés vers leur destin et ont contribué concrètement à la libération de la région de Palestine aux côtés de Saladin qui n'a pas manqué de leur démontrer sa reconnaissance en leur donnant en legs tout un quartier dans la ville sainte de Jérusalem que l'on appelle Hay Hayou ou Bab El Maghariba.» En outre, il leur donna une superficie de terre dans la région de Aïn El Karam où ils se sont établis et ont constitué cette communauté algérienne de Bilad El Sham. L'auteur explique dans son livre que tous ces villages algériens qui ont poussé en Palestine, en Tibériade et plus précisément en Syrie du côté du Golan et en Jordanie sont au nombre de 20 environ. Nos ancêtres ont toujours été des hommes de culture Depuis, de nombreux exodes n'ont pas cessé au fil des siècles pour permettre à nos ancêtres de consolider cette communauté qui contribua efficacement à la libération aux cours des différentes expéditions hégémoniques qu'elle a connues et a participé à l'émancipation de celle-ci sur le plan culturel et spirituel. Se référant au choix de cette thématique, Kamel Bouchama explique son souci de faire connaître l'histoire de son peuple à la jeunesse et de s'en targuer. A ce sujet, il souligne : «Je réserve dans ce livre un important chapitre à cet aspect pour dire aux jeunes que nos ancêtres ont toujours été des hommes de culture, donc porteurs de civilisation.» Dans cet ouvrage, l'auteur insiste sur le fait qu'«à partir du 19e siècle, donc 7 siècles après, les exodes se sont multipliés et la communauté algérienne s'est renforcée par un apport quantitatif et qualitatif. Après 1853, date à laquelle l'émir Abdelkader a rejoint Damas, leur nombre avait augmenté parce qu'ils ont trouvé en lui un pater familias qui pouvait les prendre en charge dans ce pays d'exil et d'accueil». Connu pour ses écrits en politique, l'écrivain estime que «ce n'est pas un changement de registre, c'est une continuité. Après Cherchell et son histoire antique et celui de l'Andalousie, il fallait entreprendre ce travail nécessaire pour la jeunesse qui a soif d'apprendre ce qu'ont été ses ancêtres et ce qu'a été son histoire à travers les différentes étapes de l'humanité». De haute facture, l'ouvrage se présente avec une très belle couverture qui incite à la curiosité et à la lecture.