La suppression des licences d'importation pour les bananes aura un effet certain sur les prix. L'Association des commerçants et artisans algériens applaudit cette décision. Il faudra s'attendre à une baisse considérable des prix d'ici la fin de l'année. La fin du monopole, affirme son président, devrait ramener le prix du kilo de bananes à 300 dinars. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - La décision prise par le ministère du Commerce est applaudie par l'Association des commerçants et artisans algériens (ACAA). Tahar Boulenouar, son président, estime, en effet, que la hausse des prix actuels est due à une situation de monopole créée par cinq opérateurs ayant reçu l'aval du ministère du Commerce d'importer la banane. La multiplication des intervenants, dit-il, va avoir un effet indéniable sur les prix. Actuellement, au regard des cours sur les marchés internationaux, le kilo de bananes devrait coûter 300 dinars tout au plus. Un prix qui permet aux importateurs de faire déjà du profit. Actuellement, leurs marges sont de l'ordre de 100%. Ils ne sont que cinq opérateurs à importer actuellement la banane alors qu'une quarantaine d'opérateurs avaient présenté des demandes de licence mais seuls cinq se partagent actuellement le marché, créant une situation de monopole. Le marché de la banane représente entre 140 et 150 millions de dollars avec 220 000 tonnes à 250 000 tonnes annuellement importées. L'association a un avis mitigé au sujet de la levée de ces licences pour la viande. Cette mesure ne doit être que temporaire, explique Tahar Boulenouar qui justifie cela par la spécificité de la filière. L'importation massive de la viande risque de casser les producteurs locaux. Il explique, en effet, qu'ils sont très nombreux à avoir investi dans le créneau mais risquent d'être démotivés par les importations. Ils risquent, dit-il, d'être attirés par l'importation. Une éventualité qui serait catastrophique pour une filière qui s'approche doucement de la satisfaction des besoins du marché qui sont estimés à 1 million de tonnes par an. Actuellement, entre viande rouge et viande blanche, les producteurs arrivent à mettre sur le marché près de 800 tonnes. Abordant la gestion des marchés de gros, le président de l'Association des commerçants et des artisans appelle à mettre les marchés de gros, actuellement gérés par les communes, sous tutelle de l'Entreprise nationale de gestion des marchés de gros. Les communes, dit-il, ne sont pas en mesure de gérer ces structures qui sont actuellement dans une situation catastrophique. Très souvent, les communes se contentent de louer ces structures à des personnes qui font un minimum d'investissements. Résultat : les marchés de gros sont souvent insalubres et l'insécurité y règne. Il en existe actuellement 50 au niveau national avec en moyenne un marché de gros par wilaya. Leur mauvaise gestion, affirme Boulenouar, participe à la hausse des prix de manière indirecte. Le besoin en marchés de proximité est, quant à lui, estimé à 2 000 marchés tous types confondus dont au moins 500 marchés de proximité. Pour atteindre cet objectif, l'association a proposé au ministère du Commerce d'autoriser des opérateurs privés à réaliser des marchés de proximité. N. I.