Certains bouchers indélicats procèdent à la vente de la viande importée comme de la viande fraîche locale tout en sachant que la qualité et le prix diffèrent. L'Association de protection et d'orientation du consommateur (Apoce) accueille avec satisfaction l'instruction du ministère du Commerce obligeant les bouchers à afficher les prix et l'origine des viandes fraîches importées. "Le consommateur a le droit de savoir quelle sorte de viande il consomme", déclare Mustapha Zebdi, président de l'Apoce, contacté hier. Pour la viande locale, ajoute-t-il, le problème ne se pose pas, en revanche celle importée devrait être connue par le consommateur. "C'est son droit à l'information que lui confère la loi", indique M. Zebdi. En ce qui concerne l'affichage des prix, il existe déjà un décret exécutif qui réprime tout commerçant qui ne respectera pas cette règle. Les deux types de viandes, locale et importée, doivent être également séparées conformément à cette note de la tutelle. Car, certains bouchers indélicats procèdent à la vente de la viande importée comme de la viande fraîche locale tout en sachant que la qualité et le prix diffèrent. "Cette disposition permet au consommateur en toute légitimité, d'avoir un choix adéquat et adapté", affirme Mustapha Zebdi qui cite, comme exemple, la banane pour laquelle on applique cette réglementation. Mieux, cette mesure, argue-t-il, n'engendre aucun coût supplémentaire au boucher. Concernant les fruits en Europe, relate-t-il encore, sur chaque unité, il est affiché une notice expliquant s'il s'agit d'un fruit bio, ou traité par pesticides ou d'un produit génétiquement modifié... "Ici en Algérie, certains commerçants malveillants, pour des raisons inavouées, refusent de donner tous ces renseignements sur leur marchandise", relève le président de l'Apoce. Ainsi, l'organisation, souligne-t-il, approuve non seulement cette décision émanant du ministère, mais veillera aussi à son application sur le marché. Pour sa part, l'Association nationale des commerçants et artisans algériens (Anca) estime que cette directive du département du commerce est bénéfique pour le consommateur qui a le droit de savoir quels sont le prix et l'origine de la viande qu'il envisage de consommer. Selon son président, Hadj Tahar Boulenouar, cette note facilitera également la tâche du boucher dans l'exercice de son activité. Autrement dit, il n'aura pas à répondre, à chaque fois, au client qui demande les tarifs et les pays d'importation de la viande étalée. "Nous estimons que cet avis communiqué par le ministère est opportun surtout pour la protection du consommateur. Cela étant, nous, à l'Anca, demeurons contre toute importation de viandes parce que ces opérations ont découragé les producteurs algériens", tient à préciser M. Boulenouar. Puis "comme ces importations sont autorisées uniquement pour le mois de Ramadhan, dans le but de stabiliser les prix, l'Anca accepte cette décision", commente-t-il. En tout cas, la majorité des Algériens, avoue le président de l'Anca, jette son dévolu sur la viande locale pour sa bonne qualité. "Suite à la délivrance de licences d'importation des viandes fraîches et à l'effet de protéger les consommateurs en leur communiquant des informations précises et claires afin de leur permettre de choisir librement la qualité du produit exposé à l'étalage, le ministère du Commerce astreint les bouchers à l'affichage des prix et de l'origine des viandes et à la séparation des viandes fraîches locales de celles importées", stipule la note. La commission interministérielle chargée de la délivrance des licences d'importation avait, rappelle-t-on, attribué récemment 19 licences pour l'importation de 20 000 tonnes de viandes rouges fraîches. B. K.