A vrai dire, personne ne comprend ce qui se passe et pourquoi le centre-ville fait l�objet d�un tel d�laissement pour ne pas dire clochardisation. Des milliards ont �t� investis dans le cadre de �Tlemcen, capitale de la culture islamique� et l�ex-place d�Alger ressemble aujourd�hui a un terrain vague. Sol poussi�reux, des platanes centenaires qui se meurent, des kiosques �difi�s en forme de gu�rites de sentinelles donnent une triste image � ces lieux qui devaient �tre la vitrine de la cit�. II va de soi que quand un �tranger visite la capitale des Zianides, il traverse obligatoirement l�esplanade du centre que les Tlemc�niens appellent �El Blass�. Alger avait sa rue Michelet et Oran sa rue d�Arzew, Tlemcen avait sa rue de France et surtout sa formidable esplanade appel�e autrefois la place d�Alger qui, avec la place de la mairie, constituaient le c�ur de la ville. Cet espace vital commen�ait � partir du palais du Mechouar jusqu�aux alentours de la Grande Mosqu�e. La ville de Tlemcen commen�ait alors � voir le jour � partir de 1846. Les premiers platanes furent plant�s et quelques ann�es plus tard, l�esplanade tlemc�nienne n�avait rien � envier � celle de Montpellier. Aujourd�hui, en consultant les archives du vieux Tlemcen, on ne peut qu�exprimer une grande frustration et une col�re face � l�actuel �tat des lieux. Les moins de 30 ans sont loin d�imaginer ce que fut l�actuelle place Emir-Abdelkader. Les formidables terrasses du Gambrinus et les parasols couleurs d��t� qui servaient de refuge aux touristes et aux simples passants, ce lieu �tait un passage oblig�. Les temps ont chang�, le kiosque � musique, un v�ritable bijou architectural, a disparu. C��tait l� o� les chanteurs et troubadours de l��poque se donnaient libre voix pour enchanter touristes et passants. C��tait l� aussi o� les Messalistes livraient leurs discours anticolonialistes. On savait depuis un certain temps que la centaine de platanes datant de la fin du XIXe si�cle �tait en danger. En cet �t� 2010, les premiers signes de d�p�rissement sont visibles aussi bien sur les troncs que les feuilles qui jaunissent en plein �t�. Mais qu�arrive-t-il � ces vieux platanes qui faisaient le charme de Tlemcen et faisaient r�ver Louis Abadie ? La place Emir-Abdelkader offre un triste visage avec un sol hideux et sale. Il n�y a pas l�ombre d�un espace vert et pour mieux porter l�estocade on a ras� les anciens petits kiosques qui refl�taient un certain charme et r�pondaient parfaitement aux normes architecturales de Tlemcen. Nous n�allons pas nous attarder sur les erreurs du pass� mais que font les �lus actuels ? Et pourtant, ce n�est pas l�argent qui manque ; il n�y a eu aucun projet pour la r�novation de la place de la mairie et l� on pourrait � notre tour poser la question � Monsieur le ministre de l�Int�rieur : pourquoi irons-nous voter ? A quoi sert une assembl�e �lue ? Ne faut-il pas tout r�former ? A commencer par ces partis politiques qui nous proposent des candidats frelat�s � chaque �ch�ance �lectorale. Qui payera la lourde facture de l�incomp�tence? C�est bien sur ce contribuable qu�on bl�me parce qu�il a choisi l�abstention : la seule mani�re de ne pas se rendre complice du d�p�rissement de la cit�. La place d�Alger fait l�objet aujourd�hui de nombreux comm�rages, m�me ceux qui manifestaient une certaine indiff�rence � l�environnement commencent � s�inqui�ter. Il y a lieu d�examiner en urgence cette situation pour sauver ce qui peut l��tre. La capitale des Zianides doit refl�ter toute la beaut�, l�art et la culture de Tlemcen, seul un sursaut de la part des citoyens peut changer la donne, mais il faut surtout imposer une nouvelle r�gle du jeu : en commen�ant par demander des comptes aux �lus avant la fin de leur mandat, ce sera une attitude citoyenne et responsable. De l�autre c�t� de la ville, s�il vous arrive de vous recueillir sur la tombe de l�un de vos proches au cimeti�re de Sid- Ahmed Snouci, vous remarquez que des peupliers centenaires meurent et sont arrach�s. C�est la d�solation. Alors en quittant le cimeti�re, faites au moins deux pri�res, l�une pour vos morts et l�autre pour la survie des peupliers. Il y a plus de 30 ans, � l�occasion de la mort de Messali, le journal fran�ais le Figaro titrait � la une �Messali sera enterr� sur les peupliers de Tlemcen�. C�est dire combien cet arbre � lui seul �tait le symbole de toute une cit�. Au lendemain de l�ind�pendance, Louis Abadie rapporte dans son recueil Tlemcen au pass� rapproch� une citation de Cardinal Coffy : �Si les hommes veulent garder le souvenir de leur pass� et faire m�moire des �v�nements qui ont tout particuli�rement marqu� leur histoire, c�est pour ne pas perdre leur identit� devant les bouleversements qui les affectent.� Les nostalgiques de la belle �poque ne peuvent s�emp�cher d�avoir un pincement au c�ur quand ils passent pr�s de l�endroit o� �tait �rig� un joli kiosque � musique qui nous rappelle ce troubadour qui �merveillait les foules avec son G�nibri Allah yarhmak y a Nekkache. M. Zenasni Col�re et d�tresse d�un citoyen Victime de plusieurs inondations au lotissement Mesli o� il r�side depuis plus de quarante ans, un p�re de famille ne contient plus sa col�re et crie � la hogra. Le calvaire de ce citoyen dure depuis deux ans et ce, juste apr�s que des travaux eurent �t� engag�s (trottoirs et canalisations). Il semble que la condamnation des avaloirs destin�s � l��vacuation des eaux pluviales soient la principale cause de ces inondations qui menacent l�habitation de la famille Ziani. C�est � partir des canalisations externes que les eaux p�n�trent dans le sous-sol du domicile provoquant un v�ritable d�sastre. Le propri�taire des lieux a saisi les services de l�hydraulique, de la sant� et les premiers responsables au niveau de la da�ra et de l�APC de Tlemcen, en vain. Depuis les derni�res fortes pr�cipitations des 8 et 9 mars dernier, les choses se sont aggrav�es et les d�g�ts sont consid�rables. Ce citoyen au bord de la crise de nerfs d�nonce l�indiff�rence dont il fait l�objet de la part du maire qui �ne veut pas assumer pleinement ses responsabilit�s�, M. Ziani se pose la question : �Faut-il s�adresser au pr�sident de la R�publique pour sauver nos biens et le toit qui abrite nos enfants ?� Il faut souligner que ce probl�me touche aussi la plupart des voisins qui ne savent plus � quelle porte frapper. Dans ce cas pr�cis, on peut m�me avancer qu�il s�agit de non-assistance � personne en danger. En attendant une r�elle prise en charge de ce grave probl�me par les services concern�s, M. Ziani et ses voisins d�infortune appr�hendent d�j� l�arriv�e de l�hiver prochain et m�me les orages d��t� qui provoquent d��normes d�g�ts.