En matière d'encouragement des exportations, l'Algérie en est encore à l'élaboration de stratégies. Le ministère du Commerce espère asseoir en 2019 les bases d'une politique devant permettre, à moyen et long terme, de placer le produit algérien sur les marchés internationaux mais surtout de dépasser le seuil des 2 milliards de dollars d'exportations. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Encore une fois, le ministère du Commerce relance le débat sur les exportations. Le département de Djellab promet une «nouvelle dynamique» basée sur la concertation et qui permettra d'asseoir une feuille de route avec des objectifs à atteindre. Pour y arriver, le ministre du Commerce affirme qu'il faut, dans un premier temps, lever les contraintes qui empêchent les entreprises algériennes de pénétrer des marchés de plus en plus exigeants. Pour Djellab, le produit algérien est «de bonne qualité» mais est méconnu. Comment le faire connaître ? Le ministre du Commerce dit compter sur la nouvelle feuille de route qui devra mettre en place, dit-il, «une vision claire avec des secteurs de priorité». La volonté politique y est, assure-t-il, ajoutant qu'il était nécessaire de faire une halte pour finaliser les concertations entre les opérateurs et identifier les entraves qui freinent les exportations et améliorer, enfin, le contexte général lié à l'acte d'exporter. Djellab se dit à l'écoute des difficultés des opérateurs et promet de trouver le cadre idéal pour les lever. Pour améliorer l'acte d'exporter, le produit algérien doit, dit-il, être compétitif. Les entreprises qui y ont pris part ont démontré leurs capacités à proposer des produits de bonne qualité. Beaucoup de ces derniers ont pu prendre part à des foires à l'international. 374 entreprises y ont pris part en 2017. Un chiffre qui est passé à 839 en 2018. Des accords d'exportations ont été signés avec des pays africains, arabes ou européens. Les négociations sont ouvertes avec plusieurs entreprises. Au-delà du discours officiel, les opérateurs présents hier à la rencontre dédiée à la réussite des exportations ont fait part des nombreuses entraves auxquelles ils font face au quotidien. Ils étaient nombreux à se demander comment le produit algérien peut être compétitif lorsque beaucoup de pays font de la concurrence déloyale en soutenant leurs exportateurs, ce qui rend le produit algérien non compétitif. La question du rapatriement de l'argent a été soulevée à plusieurs reprises. A ces difficultés s'ajoutent les coûts des transports trop élevés et qui plombent également la compétitivité des produits. Les certifications et labellisations font perdre beaucoup de marchés, affirment les opérateurs. A toutes ces préoccupations, Saïd Djellab répond que son département va opérer un audit des mécanismes d'appui à l'exportation. Au sujet du transport et de la logistique, il dira que son département travaillait à réduire ces coûts. Pour éviter que les produits algériens soient refoulés, le ministre affirme que le réseau des laboratoires va être étoffé et que le dispositif d'accréditation fera l'objet de révision. N. I.