Les syndicalistes du Cnapest craignent un d�but de chasse aux sorci�res au sein du d�partement de l�Education nationale, dont eux-m�mes seraient les cibles. Au regard des directives publiques de Benbouzid � l�adresse du wali de Boumerd�s, cette appr�hension ne semble pas d�nu�e de tout fondement. Le bureau du Cnapest � Boumerd�s a r�pliqu� s�chement, par le biais d�un communiqu� demandant au ministre d�ouvrir d�abord le dossier de la gestion des �uvres sociales des enseignants. Lors de sa visite le 10 juin dernier dans la wilaya de Boumerd�s pour superviser le d�roulement des �preuves du bac 2010, le ministre de l�Education n�y est pas all� avec le dos de la cuill�re pour fustiger les syndicalistes du Cnapest, plus sp�cialement ceux du bureau de Boumerd�s. M�me le wali, Brahim Merad, a �t� visiblement d�contenanc� par la virulence du langage de Benbouzid. Selon les informations rapport�es par un responsable pr�sent sur les lieux, le ministre a tenu ces propos � l�adresse du wali : �Je vous demande d�ouvrir des dossiers sur ces gens et de les suivre de pr�s.� Notre source indique que le ministre a �num�r� les griefs qu�il retient � l�encontre des repr�sentants du syndicat autonome Cnapest, ceux de la wilaya de Boumerd�s particuli�rement. Selon Benbouzid, ces derniers agissent contre les int�r�ts des �l�ves, utilisent le syndicat � des fins personnelles et �galement pour faire de la politique. Le ministre a lou�, � l�occasion, l�intervention du gouvernement qui, selon lui, a emp�ch� l�ann�e blanche � laquelle voulaient parvenir les organisations syndicales autonomes. Dans son �r�quisitoire� contre les �lus du Cnapest, le ministre a, cependant, omis d�avancer des preuves pour appuyer ses accusations. A rappeler qu�il y a quelques mois, lors d�une r�union des cadres de ce minist�re Boumerd�s, le secr�taire g�n�ral de ce d�partement est all� jusqu�� comparer les syndicalistes du Cnapest � des terroristes. Il convient de noter que les deux hauts responsables de l��ducation s�attaquent, l�, au noyau dur du Cnapest. La wilaya de Boumerd�s r�pond massivement � chaque appel de la direction nationale de ce syndicat. D�ailleurs, le charg� de l�information du bureau national du Cnapest, Boudiba Messaoud, est originaire de cette r�gion. D�s que les accusations formul�es par le ministre ont �t� port�es � leur connaissance, les membres du bureau de Boumerd�s ont r�agi en tenant une r�union extraordinaire, dont ils nous ont transmis une copie du communiqu� final. Ne se comportant pas en victimes, ils se montrent, comme � leur habitude, offensifs. �Nous demandons l�ouverture de dossiers sp�ciaux sur la gestion des �uvres sociales et d�une enqu�te sur la repr�sentativit� de certains syndicats qui n�ont aucune trace sur le terrain, mais qui jouissent pourtant de votre protection et de privil�ges exorbitants�, �crivent-ils � l�adresse de Boubekeur Benbouzid. S�agissant de l�accusation de pratique politique des syndicalistes, les r�dacteurs r�torquent que cet argument a fait son temps et ne peut avoir aucun effet sur l�opinion publique. �Si la d�fense des revendications sociales et professionnelles des professeurs devient une activit� politique, alors, nous en sommes fiers�, clament-ils. Et d�ajouter : �La menace d�ouvrir des dossiers sp�ciaux contre les repr�sentants syndicaux nous ne fait pas peur. Cependant, nous consid�rons l��ventuelle ouverture de ces dossiers comme un travail policier r�pressif qui contredit les lois et les r�glements en cours. C�est, par ailleurs, une atteinte flagrante aux libert�s en g�n�ral, et aux libert�s syndicales en particulier.� Les membres du Cnapest de Boumerd�s prennent, par ailleurs, � t�moin les responsables locaux quant � leur int�grit� qui leur interdit de demander des privil�ges, comme le laisse entendre le ministre. Pour eux, les d�clarations intempestives du premier responsable du secteur de l��ducation risquent d�envenimer le climat social lors de la prochaine rentr�e scolaire. �La r�alit� prouve les grands efforts que consent le Cnapest au service du collectif de l��ducation et, en premier lieu, de l��l�ve�, conclut le communiqu�.