Le Cnapest (Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique) a décidé de maintenir le mot d'ordre de grève d'une semaine et reconductible à compter de demain. Cette menace proférée à la suite d'une décision entérinée lors du conseil tenu au début de mois, jusqu'au règlement des problèmes posés, a été réactivée. Elle découle d'un constat d'insatisfaction quant à l'évolution attendue au lendemain du dernier débrayage. Dans une déclaration qui nous a été transmise hier, le Cnapest constate que «les problèmes posés à la direction de l'éducation demeurent pour un certain nombre d'entre eux, à ce jour non résolus». La situation du lycée de Semaoun préoccupe davantage le Cnapest qui parle de «situation dégradée». Estimant les conditions de travail «insupportables», voire «impossibles», le Cnapest épinglera la gestion «scabreuse» de l'établissement mettant en cause «l'incompétence et les pratiques viles et basses» du proviseur et de son surveillant général. «L'immobilisme de la tutelle «devrait conduire ce lycée à une situation intolérable», avertit le Cnapest qui cite de «graves dérapages, dont les agressions physiques et morales des enseignants qui se produisent tous les jours». Dans la foulée, la Cnapest estime que «l'étrange ignorance de la demande d'audience», qu'il a formulée auprès du wali de Béjaïa», contribue à entretenir le pourrissement et le statu quo dans le secteur de l'éducation. Et de s'interroger par la suite à qui profite ce marasme au moment même où le gouvernement a instruit les walis d'ouvrir le dialogue avec les syndicats pour traiter des questions relevant de leurs prérogatives. Devant ce constat, le conseil de wilaya du Cnapest a décidé de maintenir son mot d'ordre de grève, de réitérer son soutien fort et indéfectible aux enseignants du lycée de Semaoun dans leurs actions visant à cesser les agressions morales et physiques à leur encontre et d'organiser un conseil de wilaya extraordinaire au deuxième jour de la grève afin d'étudier l'évolution de la situation. La paralysie des lycées de la wilaya de Béjaïa n'est pas à écarter sachant la mobilisation dont fait preuve à chaque fois le Cnapest. S'agissant d'un syndicat automne qui a fait de la gestion des oeuvres sociales son cheval de bataille, le Cnapest a qualifié la réaction de la tutelle de «manoeuvre», en attendant l'abrogation de l'arrêté 94/158. Le Cnapest considère la sortie du ministre insuffisante en signifiant le retrait de la gestion des oeuvres sociales à la Fnte, il n'a fait qu'appliquer un accord de 2009, a déclaré récemment à L'Expression, M.Boudiba chargé de communication au Cnapest, avant d'expliquer «Le ministre revient à la case départ en nous invitant à une commission mixte entre les différents syndicats, ce que nous avons déjà fait et terminé. Désormais, nous n'avons plus de temps à perdre si on veut réellement régler cette question qui reste pendante depuis des années, la balle est dans leur camp», a-t-il conclu. Même si ce sujet qui fâche n'a pas été abordé dans la déclaration du Cnapest de Béjaïa, il reste tout de même une préoccupation qu'il ne peut occulter à chacun de ses mouvements.