Le Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) tiendra un conseil national extraordinaire avant la fin du mois de janvier prochain. Le syndicat, qui estime que les discussions avec le ministère de la Santé n'avancent pas, par rapport à sa plateforme de revendications, n'exclut pas de renouer avec les actions de protestation. Le syndicat qui demande, entre autres, l'ouverture de son statut particulier qualifie «d'irréfléchies» les décisions d'ouverture de structures sanitaires qui n'émanent pas des conseils médicaux scientifiques des établissements. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Le docteur Lyes Merabet, président du SNPSP, reconnaît que le dialogue n'a pas été rompu avec le ministère de la Santé. D'ailleurs, dit-il, la dernière réunion entre les deux parties remonte au mois de septembre dernier. Cependant, le syndicat n'est pas satisfait de la cadence des choses. Concrètement, dénonce le docteur Merabet, «nous n'avons pas avancé dans la prise en charge de nos revendications». C'est le cas, dit-il, du dossier du statut particulier des praticiens de santé publique. «Le ministre de la Santé nous dit qu'il n'a pas eu encore le feu vert du Premier ministre pour l'ouverture des statuts, pourtant d'autres secteurs ont réussi à ouvrir leurs statuts comme l'éducation ; le statut remonte à janvier 2008, dix ans après, nous avons beaucoup de choses à corriger comme le régime indemnitaire qui doit accompagner l'inflation», a-t-il expliqué. Par ailleurs, le syndicat, qui a tenu son conseil national samedi dernier, se dit inquiet devant la multiplication des poursuites judiciaires contre des praticiens de santé publique et réitère sa solidarité et son appel à la mobilisation pour la dépénalisation de l'acte médical. D'ailleurs, sept délégués du syndicat sont poursuivis en justice par le directeur du CHU Mustapha-Pacha, dénonce Lyes Merabet. L'affaire, rappelle-t-il, remonte au jour du rassemblement des praticiens de santé publique le mois de mai 2016 au sein de ce CHU. «Le DG de l'hôpital Mustapha, qui nous a arrosé avec de l'eau ce jour-là pour nous disperser, a déposé plainte contre 7 délégués syndicaux dont le président du syndicat, l'affaire a été jugée le 20 décembre dernier en notre absence car nous étions en pleins travaux du conseil national à Touggourt et le tribunal va délibérer demain, jeudi 27 décembre», a déclaré le président du SNPSP. Le syndicat, qui appelle à être associé dans tout le processus d'élaboration de la nouvelle carte sanitaire et des textes d'application de la nouvelle loi sanitaire, qualifie «d'irréfléchie et de populiste» la décision d'ouverture des nouvelles structures sanitaires. Pourquoi ? Le syndicat explique que la gestion de ces structures ne respecte pas les normes. La tendance et leur gestion, dit-il, répondent à des normes plutôt administratives, voire populistes des autorités locales sans prendre l'avis des conseils médicaux scientifiques des établissements de santé ni encore moins celui des partenaires sociaux. Conséquence : ces structures se retrouvent, la plupart du temps, dépourvues du personnel médical. Le SNPSP dénonce aussi l'organisation «anarchique» des concours de passage de grade de praticien généraliste principal pour l'année 2018 marquée par «des insuffisances voire absence de postes budgétaires au niveau de la majorité des établissements de santé sur le territoire national». Situation qui a motivé le boycott des concours dans certaines régions. «Le SNPSP appelle la tutelle à prendre en charge urgemment cette situation qui intéresse également le praticien spécialiste et qui pourrait être une cause majeure d'un conflit collectif de travail dans le secteur de la santé.» S. A.