Le président du TAJ, Amar Ghoul, a présidé, hier, à Dély Ibrahim à Alger, les travaux de la première session du conseil national du parti issu du dernier congrès de décembre dernier. Occasion pour lui de s'expliquer sur les grandes questions brûlantes de l'actualité politique, lui qui, il faut le dire, a été au centre de toutes les polémiques qui ont agité la scène, depuis un mois. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - A deux reprises, au moins, Amar Ghoul s'était distingué en effet, par rapport à ses partenaires de la coalition présidentielle en lançant de spectaculaires polémiques autour de la présidentielle. D'abord, début décembre, lorsqu'il lançait son initiative, celle portant sur «une conférence pour un consensus national» qui viendrait se substituer à l'élection présidentielle. Puis, contre toute attente, lorsque, le 1er janvier dernier, il convoquait une conférence de presse pour annoncer «la tenue des élections dans leurs délais» et, naturellement, «appeler le Président Abdelaziz Bouteflika à se présenter à ces élections». Parce qu'émanant d'un chef de parti siégeant au gouvernement, membre de la coalition présidentielle, surtout, ces deux sorties de Amar Ghoul ne pouvaient, raisonnablement, que dérouter les observateurs. Car il s'agit bien de la question politique majeure de l'heure, «le sort» de la présidentielle, à bientôt trois mois seulement de l'expiration officielle de l'actuel mandat de Abdelaziz Bouteflika. Hier, donc, Amar Ghoul a tenté d'expliquer, devant les membres de son conseil national, les positions du parti «qui ne sont jamais prises par hasard, mais qui sont toujours basées sur des éléments sérieux», dira-t-il. Et d'entrer dans le vif du sujet : «Tout le monde attend cette question de la présidentielle. Au TAJ, nous souhaitons que ce rendez-vous soit une grande fête démocratique. TAJ jouera un rôle central lors de cette présidentielle.» Puis, plus précisément encore, il ajoutera : «S'agissant de notre position, nous le réitérons encore une fois : nous réaffirmons que notre fidélité au Président Abdelaziz Bouteflika est permanente. A ce titre, TAJ réitère son appel au Président Bouteflika à se présenter à cette présidentielle.» Ghoul disait cela, tout en ajoutant une phrase assez significative : «TAJ affirme, toutefois, qu'il soutiendra toute décision, je dis bien toute décision que le Président prendra sur ce sujet.» Cette «réserve» est tout sauf innocente, bien sûr. Elle se veut, en quelque sorte, comme le lien, jamais rompu, malgré les apparences, avec «l'autre initiative» celle d'une «conférence nationale». Amar Ghoul est d'ailleurs revenu longuement sur cette question, hier. «L'Algérie a, plus que jamais, besoin d'un consensus national. Non pas pour servir une personne, un clan ou un courant, mais pour le seul intérêt suprême du pays.» Pour l'ancien ministre des Travaux publics, «les formes que cela va prendre importent peu. Qu'il intervienne sous la forme d'une conférence, d'une rencontre ou d'assises, importe peu. Ce qui importe, c'est le contenu. Mais, dans tous les cas de figure, cette initiative doit être encadrée par l'Etat et donc par la présidence de la République. Et elle doit impérativement aboutir à des réformes profondes, dans tous les domaines». Des réformes politiques et constitutionnelles par exemple ? K. A.