Amar Ghoul change de fusil d'épaule, abandonnant l'idée d'une conférence nationale devant regrouper toutes les sensibilités et qui consacrerait la tant recherchée option de report de la prochaine élection présidentielle, pour adopter une position tout opposée. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Le président du TAJ (Tajamouie Amel Jazaïr) ne sait visiblement pas quelle symphonie reprendre, lui qui excelle dans l'art d'adopter une position tel jour pour enfourcher une autre qui est tout son contraire. Ceci quoique l'ex-ministre peut se targuer de ne pas être le seul à se prévaloir de cette tare, ses compagnons de l'allégeance, voire même certains acteurs de l'opposition qui, ne sachant à quel «saint» se vouer, excellent dans l'art du rétropédalage devant la flou et son corollaire l'incertitude qui caractérisent la scène politique nationale. «Nous réitérons notre appel à notre père le moudjahid Abdelaziz Bouteflika à poursuivre son règne à l'occasion de la prochaine élection présidentielle qui se tiendra dans ses délais», soutenait Amar Ghoul, hier, lors d'une conférence de presse. Ceci non sans tenir à dire attendre les décisions du Président que «nous nous attellerons à bénir, soutenir et à matérialiser sur le terrain». Et de ressasser comme pour se dédouaner de tout revirement, qu'au niveau du TAJ, la «fidélité et le soutien indéfectible et inébranlable au père moudjahid Abdelaziz Bouteflika ne sont assujettis à aucun préalable ni condition puisque, selon lui, notre relation avec lui est d'ordre éthique et moral». Et quid de la conférence nationale portant consensus national qu'il avait annoncée en grande pompe le 4 décembre écoulé, allant jusqu'à la qualifier d'«historique» ? S'efforçant de ne pas donner l'impression de quelqu'un qui se dédit, Ghoul soutient mordicus avoir été «clair» lors du lancement de l'idée. «Nous avons lancé le projet dans la foulée de notre dernier congrès et l'idée est désormais entre les mains de la classe politique dans son ensemble, allégeance et opposition, institutions de la République, société civile et opinion publique», dit-il, affirmant y tenir toujours car, explique-t-il, les nombreux défis auxquels fait face le pays sont encore là et que «seule l'unification des rangs est à même de juguler». Se voulant encore plus précis, le président du TAJ déclare «n'avoir jamais lié l'idée de conférence nationale à la prochaine élection présidentielle, ni au report de cette dernière ni au prolongement du mandat présidentiel en cours». Une idée qui ne fera qu'«approfondir la politique de la réconciliation nationale» et dont l'Algérie sortira le «grand vainqueur». Pour Ghoul, qui récuse tout flou au sein du système, le dernier communiqué du ministère de la Défense nationale est une sortie «précise et forte» qui a, selon lui, «mis définitivement un terme au débat politique sur le rôle de l'armée». Il ne dément pas, aussi, le sommet de la nouvelle alliance présidentielle, il y a quelques jours à Zéralda, affirmant que cette structure de coordination regroupant les quatre principaux partis de l'allégeance se réunit régulièrement, que ce soit en bilatéral, à trois ou à quatre. M. K.