Pour la première fois dans le pays, la peste des petits ruminants, maladie virale et hautement contagieuse dont les premiers cas ont été décelés il y a deux mois, dans quatre wilayas, Tébessa, Béjaïa, Laghouat et Djelfa, a déjà fait des milliers de victimes parmi les ovins à travers plus d'une dizaine de wilayas dont les derniers cas ont été enregistrés à Oran et à El-Tarf. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Cette épidémie n'a pas été sans susciter une panique chez les éleveurs mais aussi parmi les consommateurs. Une appréhension somme toute légitime mais que les vétérinaires tiennent à dissiper. Pour ces derniers, les viandes «bien cuites» issues des ovins atteints par cette maladie sont propres à la consommation et donc «mangeables». Car, estiment-ils, le virus de la peste des petits ruminants «n'est pas dangereux pour l'homme» pour peu que la viande de ces animaux atteints par cette maladie soit «bien cuite». Les conséquences désastreuses sont à craindre plutôt sur le plan économique si, bien entendu, cette épidémie vient à perdurer et à toucher d'autres wilayas. Ce qui constituerait un coup dur pour des milliers de paysans qui verraient leurs moyens de subsistance menacés. D'où la décision par le ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la pêche de la fermeture des marchés hebdomadaires de bétail pendant un mois et l'interdiction du transport des ovins sans autorisation des services de l'abattoir, pour protéger le cheptel contre la propagation de la fièvre aphteuse et de la peste des petits ruminants. Avec, en sus, l'entame par les services vétérinaires d'une campagne de vaccination du cheptel pour les besoins de laquelle une enveloppe de 400 millions de dinars a été dégagée pour l'acquisition du vaccin contre la peste des petits ruminants. Cette maladie touche principalement les chèvres et les moutons qui, infectés, excrètent le virus par les larmes, les sécrétions nasales, les expectorations et les matières fécales. Elle peut être suspectée à l'apparition d'une fièvre brutale, de sécrétions nasales, et d'une diarrhée chez les ovins et les caprins, et ne peut être confirmée que biologiquement. Suite à quoi, la mise en quarantaine, le contrôle des déplacements, l'abattage sanitaire, ainsi que le nettoyage et la désinfection des zones infectées sont effectués. Ceci avant la vaccination du cheptel, seul traitement de lutte contre la maladie avec promesse d'indemnisation des éleveurs ayant perdu des animaux atteints par cette maladie. Ceci dit, les éleveurs légitimement inquiets quant à la possibilité que leurs cheptels soient contaminés par cette peste, doivent s'astreindre à une batterie de mesures dont notamment le nettoyage et la désinfection de leurs écuries et de leurs étables et autres bâtiments d'élevage, l'Etat étant disposé à mettre à leur disposition et gratuitement les produits y afférents. Ils doivent également réduire au maximum les déplacements et les contacts entre animaux, et prendre attache avec un vétérinaire à la constatation d'une fièvre brutale, de sécrétions nasales et d'une diarrhée chez les ovins et caprins. Et dans le cas où la maladie est confirmée, la mise en quarantaine des foyers infectés et l'abattage des animaux atteints sont inévitables. Avec cette précision de taille des vétérinaires qui tranquillisera les amateurs de viande caprine et ovine : celle-ci, même issue de sujets atteints de la peste des petits ruminants, ne constitue aucun danger pour les consommateurs pour peu qu'elle soit «bien cuite». M. K.