Une promenade matinale : pour son retour sur le circuit quatre mois après sa finale explosive à l'US Open, la reine du tennis mondial Serena Williams n'a pas badiné au premier tour de l'Open d'Australie, hier à Melbourne. Serena en 49 minutes La dernière fois que Serena était apparue en compétition officielle, c'était en finale de l'US Open début septembre : elle y avait perdu ses nerfs et avait reçu trois avertissements, le dernier pour avoir insulté l'arbitre. La dernière fois qu'elle était venue à Melbourne il y a deux ans, elle y avait triomphé pour la 23e fois en Grand Chelem, son dernier sacre en date, tout en étant enceinte de huit semaines. «J'ai tellement de bons souvenirs de la dernière fois que je suis venue ici. C'était la plus belle victoire de ma carrière», s'est remémorée l'ex-n°1 mondiale aujourd'hui 16e, qui s'est testée début janvier à la Hopman Cup, compétition par équipe mixte à Perth. Pour ce double retour, la championne américaine de 37 ans, combishort verte et collants résille couleur peau, qui a confié que ses problèmes de circulation sanguine n'étaient «pas réglés», n'a pas badiné. Elle a expédié en 49 minutes (6-0, 6-2) l'Allemande Tatjana Maria (73e), une des quatre seules joueuses du tableau à être mère, comme elle. C'est que la cadette des soeurs Williams voit beaucoup plus loin et plus haut, elle qui cherche à égaler le record absolu de couronnes en Grand Chelem (24), détenu par l'Australienne Margaret Court. Deux fois en 2018, elle a trébuché sur la dernière marche, à Wimbledon (contre Kerber) puis à New York (contre Osaka). Sa prochaine adversaire sera la Canadienne Eugenie Bouchard, ex-N.5 mondiale aujourd'hui 79e. Qualification dans la douleur en revanche de la n°1 mondiale Simona Halep : à l'arrêt fin 2018 à cause d'une hernie discale, la Roumaine de 27 ans s'est fait peur face à l'Estonienne Kaia Kanepi (71e). Menée d'un set et d'un break (2-1), la finaliste sortante de l'Open d'Australie a su réagir pour s'imposer 6-7, (2/7) 6-4, 6-2. Pas de difficulté en revanche pour la Japonaise Naomi Osaka (n°4), l'Ukrainienne Elina Svitolina (n°7), ni la Tchèque Karolina Pliskova (n°8). Djokovic et Zverev sans s'employer Aux débuts réussis de Roger Federer et Rafael Nadal lundi, ont répondu ceux de Djokovic, aux dépens de l'Américain issu des qualifications Mitchell Krueger (6-3, 6-2, 6-2). Un bref faux départ lui a coûté un break précoce (2-1) mais le N.1 mondial s'est immédiatement repris et a bouclé la rencontre en à peine plus de deux heures. «Je le rencontrais pour la première fois et je ne savais pas à quoi m'attendre», a-t-il expliqué. Depuis qu'après deux ans de doute, il a recouvré ses esprits et sa plénitude physique au début de l'été dernier, peu après avoir renoué avec l'entraîneur de tous ses succès Marian Vajda, «Djoko» s'est montré irrésistible ou presque en s'offrant coup sur coup Wimbledon puis l'US Open. L'attend désormais un duel face à Tsonga, sa victime en finale à Melbourne il y a onze ans sur la route de son premier sacre en Grand Chelem. Alexander Zverev, qui incarne la menace n°1 venant de la nouvelle génération mais peine pour l'instant à percer à Grand Chelem (un seul quart de finale, à Roland-Garros en 2018), a franchi le premier tour en moins de deux heures (6-4, 6-1, 6-4) aux dépens du Slovène Aljaz Bedene (67e). Vainqueur du dernier Masters de fin d'année, le trophée le plus prestigieux de sa jeune carrière, Zverev a rapidement surmonté un début de rencontre un peu poussif au cours duquel il s'est retrouvé breaké (3-4). «J'étais un peu négligent, ça a été un bon coup de fouet, j'ai vraiment bien joué après», a estimé le jeune Allemand (21 ans), n°4 mondial, dont la cheville, tordue il y a quelques jours à l'entraînement, est «toujours un peu douloureuse et enflée». Nishikori, crampes de salut Mené deux sets à zéro au premier tour, Kei Nishikori n'a trouvé son salut (3-6, 6-7 (6/8), 6-0, 6-2, 3-0 ab.) que dans les crampes qui ont assailli tout le corps de son adversaire, le Polonais issu des qualifications Kamil Majchrzak. A partir de la troisième manche, ce dernier s'est retrouvé quasiment dans l'impossibilité de jouer, main et jambes tétanisées. Il a fini par renoncer au milieu du cinquième set, abandonnant la victoire au Japonais, n°9 mondial, après un peu moins de trois heures de match.