La bataille de communication s'intensifie entre la ministre de l'Education nationale et les syndicats autonomes qui ont déposé un préavis de grève pour le 21 janvier prochain. Les deux parties s'accusent mutuellement, par médias interposés, de ne pas tenir les engagements des réunions bilatérales. C'est la guerre des mots entre la ministre de l'Education nationale et le collectif des syndicats autonomes, depuis l'appel de ce dernier à une grève. Nouria Benghabrit s'étonne visiblement de la décision des syndicats autonomes, elle qui affirme que le dialogue avec le partenaire social n'a jamais été rompu. Les négociations avec le partenaire social, dit-elle, se font d'une manière continue. D'ailleurs, assure-t-elle, «un responsable n'a aucun intérêt à ne pas régler les problèmes des fonctionnaires de son secteur». Intervenant il y a deux jours sur les ondes de la Radio nationale Chaîne 1, la ministre de l'Education a expliqué que la responsabilité n'incombe pas à l'administration dans le non-aboutissement des dossiers du statut particulier et des œuvres sociales. Selon, la ministre ce sont les divergences qui existent entre les différents syndicats qui ont bloqué ces dossiers. Elle a même déclaré que les syndicats dénoncent des décisions prises d'une manière consensuelle avec son département. Elle a donné l'exemple de la décision de la suppression des avertissements et des blâmes sur les bulletins scolaires. Cette décision dénoncée par les syndicats, affirmait-elle, a été prise en consensus avec eux en juillet dernier lors d'une réunion au ministère de l'Education. Benghabrit a même recommandé aux syndicats de disposer d'un peu d'honnêteté dans leurs déclarations. Les syndicats qualifient les déclarations de la première responsable du secteur de «fuite en avant». «Elle ne trouve pas d'arguments, au lieu de trouver des solutions et prendre des décisions, puisque en tant que gestionnaire et première responsable du secteur c'est elle qui a le pouvoir de décision, elle tente de créer des faux problèmes entre les syndicats, en jouant de nos petites différences», explique Idir Achour, porte-parole du CLA qui estime que la ministre «n'assume pas ses décisions». Selon lui, le ministère de l'Education, en général, convoque les syndicats pour des réunions, alors que des décisions sont déjà prêtes. «Ils nous appellent uniquement pour nous convaincre de leurs décisions et ils veulent qu'on les soutienne» a affirmé le syndicaliste. Boualem Amoura, président du Satef, a indiqué que 52 réunions ont été tenues pour corriger les lacunes du statut particulier. «Après toutes ces réunions, nous allions arriver à un consensus, mais elle a enterré le dossier se contentant des dérogations insignifiantes de la Fonction publique», a souligné M. Amoura qui accuse la ministre de vouloir semer la zizanie entre les syndicats à travers ses déclarations. Autrement, ajoute-t-il, «où est son autorité et la loi ?» Lui, aussi, dit que le ministère de l'Education invite les syndicats à des réunions pour «nous imposer son point de vue». Meziane Meriane, coordonnateur du Snapest, ajoute que la ministre de l'Education «écoute nos doléances mais il n'y a pas d'application». Le syndicaliste, qui nie en bloc les déclarations sur les divergences entre les syndicats au sujet du statut particulier et des œuvres sociales, affirme également que son syndicat n'a jamais été associé à la décision de la suppression des avertissements sur les bulletins scolaires. Messaoud Boudiba, chargé de la communication au Cnapest, estime qu'il est normal qu'il y ait des divergences entre syndicats. Cependant, dit-il, les tensions actuelles avec la ministre n'ont aucun lien avec ces divergences. S. A.