Jeudi dernier, à l'hôtel Mirador à Chlef, a eu lieu une rencontre régionale qui a regroupé les différents intervenants dans le processus de la prise en charge des soins médicaux, en général, et surtout de l'anarchie qui règne dans les modes de prescription des médicaments et l'établissement des ordonnances par les praticiens de la santé. Les professionnels du système de prise en charge des patients qui ont pris part à cette rencontre sont venus des wilayas de Relizane, Tissemsilt, Tiaret, Aïn Defla et Chlef. Ont pris part aussi à cette rencontre, le président de la Société algérienne de médecine générale le docteur Abdelkader Tafat, le président du Conseil national de l'Ordre des médecins M. Bakat, et le directeur du contrôle médical de la Cnas le docteur Djamal Matari. La majorité des interventions s'est focalisée sur la relation entre la Cnas et le médecin prescripteur. Pour la Cnas, «la santé financière de la Caisse est fragile, et si nous continuons à ne pas prendre sérieusement en considération les mesures et les précautions qui visent à lui garantir sa bonne santé financière et longévité, viendra le jour où elle disparaîtra et nous serons alors confrontés à de graves et regrettables situations en matière de prise en charge financière de nos assurés sociaux, sachant que rien que pour l'année dernière, la Cnas a procédé au remboursement de 64 millions d'ordonnances à travers l'ensemble du territoire national», a déclaré le Dr Djamel Matari qui a tiré la sonnette d'alarme. L'intervenant relève que lors de l'établissement des ordonnances par une grande majorité de médecins, la réglementation n'est pas respectée, et il est reproché aux prescripteurs des écritures très souvent illisibles même pour les pharmaciens, des ordonnances sans dates, sans cachets et même sans signatures dans certains cas. De plus, l'orateur relève que certaines ordonnances portent de longues listes de médicaments, ce qui n'a aucune mesure avec la déontologie et le professionnalisme en matière médicale «des exemples de ce genre, nous en rencontrons au quotidien», affirme-t-il et qui ajoute «ce sont ces anomalies que je qualifie de graves parce qu'elles mettent les pharmaciens en difficulté à les déchiffrer et deviennent des sources d'erreurs et qu'en plus, elles peuvent avoir des répercussions néfastes voire regrettables et dangereuses pour nos malades qui voient leur état de santé s'aggraver suite à la consommation de médicaments qui leur sont prescrits et délivrés sur la base d'une ordonnance non conforme à la réglementation de base». L'intervenant exhorte le corps des prescripteurs à faire preuve de plus de discernement et à mesurer l'importance de l'acte de prescrire le médicament qui doit obéir à une réglementation précise. A décharge des médecins prescripteurs, il faut signaler que ce n'est pas le cas général, car nombreux sont les médecins qui, pour plus de lisibilité de l'ordonnance, ont adopté l'outil informatique et délivrent des prescriptions qui ne souffrent d'aucun manquement à la réglementation, conscients qu'il y va et de la santé du patient mais aussi de la santé financière de l'organisme assureur. Karim O.