Pour le ministre du Travail et de la S�curit� sociale lors de ses multiples interventions � la presse, la croissance des d�penses de m�dicaments est "in�luctable", mais les ressources de la CNAS ne sont pas infinies. M. le ministre a soutenu il y a quelques mois que m�me si la CNAS a r�alis� une plus-value en 2004 de 3 milliards 500 millions de dinars de recettes, il n'en reste pas moins que cet argent sera d�pens� avant la fin de l'ann�e 2006. Excellent diagnostic certes, mais qu'en est-il des rem�des ? Une analyse peut montrer "l� o� le b�t blesse". Les d�penses de m�dicaments s'expliquent, selon certains �conomistes de la sant� d'abord par une consommation accrue de m�dicaments parce que la sant� publique est quasiment absente sur le plan de la pr�vention m�dicale, ensuite par le prix du m�dicament toujours en hausse. En effet, si l'endossement frauduleux peut � la longue �tre jugul� par le contr�le des personnels de la CNAS, par contre, le contr�le de la consommation du m�dicament par les patients est quasiment impossible. Autres explications �galement qui pi�gent la CNAS, le conventionnement avec les pharmaciens priv�s, ces derniers ne commercialisent que des m�dicaments co�teux. S'ajoute � cela les fraudes sur les ordonnances, les surprescriptions, l'autom�dication r�gularis�e et enfin le marketing de nombreux professeurs et m�decins sp�cialistes qui pr�sentent de nouvelles mol�cules sous la houlette des grandes firmes pharmaceutiques. Certains professeurs et m�decins sp�cialistes dont les formations sont prises en charge parfois � l'�tranger par ces firmes, d�nient tout droit de regard aux responsables et aux m�decins de la CNAS, qui eux, n'ont pas droit aux formations continues, ils ont le mauvais r�le, dans la mesure o� leurs rejets m�dicaux ou administratifs trouvent toujours recours pour �tre annul�s par les autorit�s m�dicales. Lors des s�minaires avec les praticiens, certains professeurs et sp�cialistes en m�decine pr�sentent les produits de leurs sponsors comme �tant la panac�e � toutes les maladies, en fait, ils cr�ent des malades et sans doute des maladies imaginaires sans se soucier ni du patient ni de la sant� financi�re de la CNAS. Cette derni�re ne peut agir ni sur le prix du m�dicament ni imposer son choix � l'importateur de m�dicaments. Comment la CNAS peut-elle arriver alors � une ma�trise comptable ou � une ma�trise m�dicalis�e ? Devant cette quadrature du cercle, la solution se trouve au niveau politique. Il s'agira alors de d�cider d'importer le m�dicament g�n�rique ou la mise en application du tarif de r�f�rence, juguler la surprescrption en invitant les praticiens � ne prescrire que ce qui est utile pour le malade par respect � l'�thique et � la d�ontologie m�dicale, d�noncer le conventionnellement avec les pharmacies priv�es, g�n�rateur de d�penses, qui pr�serve les int�r�ts bien compris des importateurs et des pharmaciens. "Etablir un programme d'investissement", la formation initiale et continue des personnels et des m�decins conseils de la CNAS, la mise en place d'outils de r�gulation d�mographique des professions de sant�, une politique du m�dicament centr�e sur le service m�dical rendu, responsabilisation accrue des professionnels de sant� et de CNAS, mais aussi des patients. Elle ouvre la voie � une nouvelle gouvernance de cette institution de solidarit�, que souhaite ses usagers, et associant puissance publique, professionnels de la sant�, s�curit� sociale et patients.