Maintenant que le suspense autour de la tenue de la prochaine élection présidentielle est levé, d'autres pointent le nez dont les profils des potentiels candidats du camp islamiste. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Il est loin le temps où le pouvoir en place usait de sa terrible «arme dissuasive» en présentant comme des épouvantails les candidats du camp vert pour imposer le fameux «vote utile», toujours à sa faveur. Le temps de la déferlante islamiste relevant désormais de l'histoire récente du pays, le camp vert a vu son influence politique s'effilocher au gré des consultations électorales qui lui ont été fatales pour ne pas représenter grand-chose électoralement, tous compartiments confondus. Ce dont les leaders de la mouvance sont conscients, eux qui, exception du défunt chef du MSP, Mahfoud Nahnah, et à un degré moindre son compère Abdallah Djaballah qui semble avoir fait son deuil en se consacrant plus au prêche religieux qu'au discours politique, il n'y a pratiquement pas une «tête» qui émerge. Et ce n'est certainement pas Abderezzak Makri qui constituerait l'alternative à l'intérieur même de la mouvance verte, voire au sein même du parti qu'il préside. En effet, son prédécesseur à la tête du MSP, Aboudjerra Soltani, vient d'annoncer qu'il présenterait sa candidature à la prochaine présidentielle au nom du mouvement lors de la prochaine session du conseil consultatif national qui aura à trancher la question de la position finale à l'égard de ce scrutin. Voilà qui doit certainement chambouler les «plans» de Makri qui se voyait incarner la «locomotive» pas que de la mouvance mais de l'opposition en général. En témoignent ses dernières «initiatives» qui n'ont fait que «creuser davantage le fossé qui le sépare de ses pairs islamistes en particulier, notamment Soltani et Djaballah, et de ses camarades de l'opposition plus généralement qui lui reprochent sa prétention à jouer en «solo» et à adopter la «dualité» comme démarche. L'homme a beau se défendre de ces «chefs d'inculpation» mais n'arrive toujours pas à effacer l'image que l'on fait de lui. Ce qui compromet sérieusement ses chances de constituer l'alternative d'abord «islamiste» puis, plus globalement, celle de l'opposition au système en place. A ses côtés, il y a le leader du FJD (Front pour la justice et le développement) qui, tel un chat échaudé, craint d'endurer les mêmes mésaventures du passé. Il ne semble pas «trop» intéressé par une autre candidature qui ne ferait certainement qu'amplifier le déclin de son «aura passée» ou supposée comme telle. Pour lui, une candidature au rendez-vous du 18 avril prochain serait «inutile», lui dont l'éternelle priorité est de «rassembler la grande famille verte». Un projet que les «ambitions» et les «appétits» de bien de «frères de mouvance» contrarient toujours et dont beaucoup ont rejoint, avec armes et bagages, le clan, hier vomi. M. K.