A Las Vegas, le salon Consumer Electronics Show (CES 2019) est revenu cette année avec un nouveau spectacle, celui de la généralisation de l'application des technologies du numérique dans les secteurs industriels. Ce rendez-vous incontournable a assuré le spectacle aux 200 000 visiteurs venus explorer les 4500 stands d'exposants représentant 150 pays. Malgré une présence réduite en raison des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, le CES 2019 a été une occasion pour les entreprises chinoises d'exposer leur savoir-faire dans la réalisation d'infrastructures hardwares et softwares des économies digitales. Avec plus de 400 compagnies participantes, la Chine a encore une fois marqué sa présence dans la plus grande manifestation technologique au monde. Lenovo par exemple a accompagné Google dans le développement d'une nouvelle Smart Clock, un réveil digital qui permet de rendre intelligent la relation avec les utilisateurs. Le géant chinois Baidu a, pour sa part, annoncé le lancement d'OpenEdge, une plateforme intelligente open source qui garantit aux développeurs plus de flexibilité et de confort d'utilisation dans le développement d'applications compatibles edge. De son côté, Alibaba, le poids lourd chinois du commerce en ligne, a officialisé son partenariat avec Intel pour développer une technologie de tracking d'athlètes en 3D basée sur l'intelligence artificielle. Baidu cherche à associer les performances de son Cloud aux équipements hardwares du géant américain des microprocesseurs pour déployer le nouveau produit technologique lors des Jeux olympiques de 2020 à Tokyo. La plupart des produits exposés lors du CES 2019 ont été choisis afin de mettre en évidence deux critères décisifs touchant la digitalisation connectée et intelligente du produit, et l'efficacité de l'entreprise dans sa modélisation économique. La voiture électrique au-delà des salons automobiles De nombreux observateurs notent que la foire technologique américaine de cette année a prouvé que la voiture électrique a dépassé les frontières des salons de l'automobile pour s'étendre à ceux des technologies. En effet, toute la halle nord et le parking du centre de convention de Las Vegas sont occupés par les fabricants de véhicules tels que Mercedes, Ford, Toyota ou BMW. Par exemple, Toyota a présenté ses propres technologies de système d'information, indispensables aux véhicules connectés. L'entreprise japonaise a annoncé qu'elle allait rendre disponible à toutes les compagnies spécialisées dans les technologies de mobilité son système Toyota Guardian, qui permet d'éviter les collisions des véhicules semi-autonomes en avertissant le conducteur ou en reprenant le contrôle de l'appareil et remplit les mêmes fonctions pour les véhicules pleinement autonomes. Mais la plus grande nouveauté du CES 2019 concerne le domaine de l'informatique quantique. La compagnie américaine IBM a dévoilé son Q System One, un système intégré pour l'informatique quantique pour les scientifiques et les entreprises. Pour développer des applications sur cet ordinateur, IBM a opté pour une architecture Cloud. L'entreprise américaine explique que le système IBM Q System One a été conçu pour une «utilisation commerciale continue». Ce système comprend ainsi «un certain nombre de composants personnalisés qui fonctionnent ensemble» et lui permettent de constituer un programme avancé d'informatique quantique sur le Cloud. Des lampadaires intelligents Par ailleurs, plusieurs exposants occidentaux et asiatiques ont présenté aux visiteurs des solutions intelligentes dans lesquelles le concept de l'internet des objets a été introduit pour agréger des systèmes inimaginables. Withings, la société française spécialisée dans les objets connectés, a exposé sa nouvelle smartwatch baptisée Move. Son nouveau produit une autonomie de 12 mois, une fonction ECG simple, une surveillance de la fréquence cardiaque et des fonctions habituelles de suivi de l'activité. Sur le stand du CSEM (Centre suisse d'électronique et de microtechnique), les visiteurs du CES ont pu découvrir des objets connectés fabriqués à partir des puces basse tension économes en électricité et de capteurs optiques. La caméra sticker, conçue par l'institution suissesse, en est le meilleur exemple. Alimentée par l'énergie solaire, cette caméra se colle ou s'aimante sur une surface. Elle transmet ses images en mode sans fil. Baptisée Witness, cette caméra autonome et intelligente est pilotée par un logiciel qui déclenche l'enregistrement lorsqu'un mouvement est automatiquement détecté. Pour rester dans le contexte de l'intelligence artificielle, la compagnie taïwanaise Lite-On a dévoilé son lampadaire intelligent, doté de centaines de capteurs intelligents comme des mini-caméras capables de détecter, grâce à des algorithmes de vision par ordinateur, des véhicules empruntant des voies de bus ou faisant des arrêts non autorisés sur la chaussée, puis de mettre automatiquement à l'amende leurs propriétaires. F. F.