Le président du parti Talaie el Hourriet et ancien chef de gouvernement, Ali Benflis, estime que «beaucoup d'opacité entoure encore les conditions de la tenue de l'élection présidentielle» du 18 avril prochain. C'est ce qu'il a déclaré, hier, au chef de la délégation de l'Union européenne en Algérie, John O'Rourke, qu'il recevait à sa demande, au siège du parti à Alger. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Autrement dit, la position de Ali Benflis par rapport à la présidentielle d'avril n'a, en rien, été influencée par les derniers développements connus depuis le week-end dernier. En l'occurrence, la candidature de Abdelaziz Bouteflika, annoncée en fanfare par les quatre partis de la coalition présidentielle (le FLN, le RND, le MPA et le TAJ) et confirmée, de manière officielle, par la voix du Premier ministre Ahmed Ouyahia. L'ancien chef du gouvernement, qui avait annoncé juste «une intention de candidature», préférant ne rien trancher définitivement, reste donc sur cette même position prudente, pour le moment. C'est ce qui est d'ailleurs réaffirmé dans un communiqué du parti Talaie el Hourriet, rendu public à l'issue de l'audience accordée par Benflis au représentant de l'Union européenne. On y lit, en effet, que quant à la prochaine élection présidentielle, thème évoqué par l'ambassadeur, M. Ali Benflis a déclaré qu'il y avait encore beaucoup d'opacité autour des conditions de la tenue de ces élections pour que l'on puisse se prononcer, aujourd'hui, sur ce rendez-vous important qui peut ouvrir la voie à une solution de la crise comme il peut aggraver cette crise et plonger notre pays dans l'inconnu». Seul candidat à la présidentielle à avoir sérieusement fait le poids face à Abdelaziz Bouteflika auquel il mènera la vie dure, à deux reprises, en 2004 et en 2014, Ali Benflis ne conditionne pas tant, sa décision de se lancer dans la course au palais d'El Mouradia par la candidature ou pas du Président sortant , que par les conditions générales de la tenue de ce scrutin. En fait, de l'ensemble du processus électoral, en amont comme en aval. Connaissant parfaitement le système, notamment ses traditionnelles pratiques en période d'élections, Benflis a publié, à titre d'exemple, «un livre blanc sur la fraude électorale» à l'issue de la présidentielle d'avril 2014. D'ailleurs, ce point relatif à la régularité des consultations électorales constitue l'un des éléments clés de son programme de sortie de crise qu'il défend depuis cinq ans. Il le rappellera à son interlocuteur de l'Union européenne qu'il recevait hier en ces termes : «Le règlement de la question de la légitimité, qui est à l'origine de l'impasse politique, passe par la tenue d'élections libres et régulières». Ce sera cet élément en particulier qui à coup sûr, déterminera la position définitive de Benflis par rapport à la présidentielle du 18 avril et qui sera tranchée, officiellement, par le comité central de son parti qui se réunira à cet effet dans les jours à venir. K. A.