La prévalence du cancer ne connait pas de baisse. Chaque année, l'Algérie enregistre 42 000 nouveaux cas. Les cancers du colon, du poumon et de la prostate touchent de plus en plus d'hommes tandis que les femmes sont plus touchées par le cancer du sein. Nawal Imés - Alger (Le Soir) - Le cancer ne recule pas. Chaque année, l'Algérie continue d'enregistrer pas moins de 42 000 nouveaux cas soit 100,3 cas pour 100 000 habitants. L'incidence est plus importante chez les femmes en raison du nombre grandissant des cas de cancer du sein. Il représente à lui seul 50% des cancers féminins, soit un taux qui avoisine les cinq cancers masculins les plus fréquents. Selon les indicateurs des registres du cancer, en plus du cancer du sein, les femmes sont touchées par le cancer colorectal, de la thyroïde, de l'utérus, puis de l'estomac. Chez les hommes, les cancers digestifs sont les plus fréquents en plus de celui de la prostate. Ils représentent à eux seuls, 63 % des cas enregistrés. Des données quantifiées dans le registre national du cancer. Le professeur Hammouda qui présentait hier un état des lieux a estimé qu'actuellement, le registre du cancer est essentiellement quantitatif. Le qualitatif, dit-elle, restait à faire et dépendait essentiellement de la qualité du dossier du patient. Le challenge, c'est d'améliorer la qualité et l'exhaustivité des données. Pour y arriver, il est urgent de nommer les responsables de ces registres de manière officielle. Ces derniers se voient souvent refuser l'accès aux centres anti cancéreux. Idem pour le reste du personnel affecté au registre du cancer qui est souvent itinérant, passant de service en service. Compte tenu de la non-validation de certains registres, les cas recensés pourraient ne pas refléter la réalité. Auparavant, le ministre de la Santé avait pris la parole à l'occasion de la journée mondiale du cancer, affirmant qu'il était urgent de dépasser le slogan choisi pour cette année et qui est : «Cancer, on peut en guérir». S'adressant aux responsables des registres du cancer, Mokhtar Hasbellaoui leur demandera de faire une évaluation de ces derniers dans les plus brefs délais, insistant sur la nécessité du dépistage qui peut être l'apanage du ministère de la Santé uniquement. Le ministre de la Santé affirme par ailleurs que 63 milliards de dinars sont alloués aux médicaments soit 59% du budget dédié à ce segment au niveau de la PCH. Prenant la parole à son tour, le professeur Zitouni, chargé de l'élaboration du plan cancer a rappelé que le cancer était l'une des premières causes de mortalité non seulement en Algérie mais dans le monde. En raison de l'espérance de vie qui s'allonge dit-il, il arrivera un moment où les gens mourront du cancer comme on meurt de vieillesse, d'où la nécessité dit-il d'une lutte qui ne peut être fragmentaire et isolée mais doit être prise dans toutes les dimensions de la société et du comportement humain. La notion de stratégie doit dépasser les éléments simplement techniques dit-il. Le plan cancer compte huit axes et 19 objectifs. Une première évaluation en sera faite en 2020. N. I.