C'est toujours l'incertitude au sein du PT concernant sa position à l'égard de l'élection présidentielle du 18 avril prochain. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Certes, le parti a retiré, il y a une quinzaine de jours, les formulaires de candidature, mais la question de la participation effective du parti des travailleurs (PT) au prochain scrutin présidentiel n'est pas encore tranchée. Le sujet fait depuis des semaines l'objet de consultations à tous les échelons organiques du parti. Des consultations dont les rapports quotidiens qui atterrissent à la direction nationale du PT font ressortir des «débats profonds et responsables» avec le souci de tout un chacun de dégager une «positon conforme aux intérêts de la nation et de sa sauvegarde», affirmait, hier samedi, Louisa Hanoune à l'ouverture d'une réunion du bureau du parti au niveau de la capitale. Pour la secrétaire générale du parti, la situation du pays est toujours confuse avec, selon elle, un système en place qui n'a d'autre souci que sa propre pérennité à travers le «maintien du statu quo mortel pour la nation». Un système qui a atteint un tel «degré de putréfaction qu'il constitue lui-même le grand danger pour la nation. Et indépendamment de la position que le comité central du parti aura à prendre loin de toute pression et en prenant en compte le seul «volet politique», à la fin du mois en cours, à l'égard du scrutin du 18 avril prochain, Hanoune dira que le PT «continuera sa campagne politique pour l'élection d'une assemblée constituante» à même de consacrer une «véritable rupture» avec le système en place. Un mot d'ordre loin de constituer un «slogan creux», soutient-elle, dénonçant, au passage, les «pressions de responsables au niveau des wilayas qui obligent les élus locaux à signer pour Abdelaziz Bouteflika alors que celui-ci n'a pas encore annoncé sa candidature». Mais pas que cela, Hanoune fera part du fléau de la chkara qui frappe encore à l'occasion de cette épisode de collecte des signatures d'électeurs pour la validation des candidatures, avec «l'achat et la vente» de ces paraphes. Ceci dit, la secrétaire générale du PT relève les «résistances» des élus des partis de l'opposition face à ces pressions, qui prouvent, selon elle, le caractère «totalitaire du système en perpétuelle décomposition». Un système qui prouve encore une fois par ces «pratiques mafieuses, qu'il n'est pas réformable de l'intérieur et ne peut se régénérer». Hanoune, qui a abordé la nature du scrutin avec notamment le «manque, voire l'absence de confiance totale des citoyens à l'égard de ses organisateurs», déclare que les avertissements du ministre de l'Intérieur et de son collègue de la Justice «ne peuvent influer sur le cours des événements». Surtout, argue-t-elle, avec les «aveux» de Abdelouahab Derbal quant à ses prérogatives limitées, encore qu'il s'agisse de superviser les élections et pas de les contrôler ou de les organiser du début à la fin». Soutien total à Benghabrit Et comme à ses habitudes, la secrétaire générale du PT a apporté son soutien total à la ministre de l'éducation nationale qui fait face, une fois encore, à une levée de boucliers de la part des milieux islamo-conservateurs avec comme trame, cette fois-ci, la prière à l'école. L'encensant dans sa démarche d'interdiction de la prière au sein des établissements scolaires, Hanoune regrette le silence du gouvernement et de la présidence de la république face à la cabale féroce dont fait l'objet Benghabrit. Estimant que «l'Etat est civil et que l'école est républicaine, la patronne du PT croit voir en cette attitude du pouvoir une preuve de sa nature obscurantiste et réactionnaire, lui qui a de tout temps exploité la religion à des fins politiciennes». M. K.