Mais qui pourrait oser l'agression d'un homme public que, justement, le large public adule ? Du moins jusqu'à l'heure où le président de la JS Kabylie, Chérif Mellal, puisque c'est de lui qu'il s'agit, procède à l'inauguration du centre de formation du club du Djurdjura en présence du puissant magnat Issad Rebrab. Si aucun lien n'est établi entre les deux évènements, la lâche agression de Chérif Mellal confirme le «désordre», celui qui gangrène la vie publique en Algérie. Pas seulement dans les stades du football. Mellal, grosse gueule qu'il est, a œuvré à sa manière à offrir aux Canaris les moyens de reprendre leur envol aussi bien sur la scène locale qu'internationale. L'acte d'hier est incompréhensible. Acte de vengeance (on parle du frère d'un joueur de l'équipe libéré par le club) ou de «sédition», les derniers (mauvais) résultats n'ayant certainement pas plu aux ultras, cette agression qui a visé non seulement le président du club mais également le personnel qui se trouvait au siège de la SSPA est injustifiable. Aussi bien l'auteur que les commanditaires, s'ils existent, n'ont intérêt à ce que l'image du club, et de toute une région de martyrs soit souillée. Mellal a payé de son sang parce que son projet dérange. Une œuvre qui a rallié du monde, beaucoup de monde, ravi que quelqu'un du bled sacrifie son temps et son argent à la réédification d'un symbole. Et la JSK n'en finira jamais de payer du sang de ses fils si elle va rester au sommet. M. B.