Du pays du Soleil levant, la graveuse Mayuka Wakai est venue à Alger présenter son exposition d'arts plastiques «Le soleil se lève à l'ouest». La galerie d'arts Le Paon du Centre des arts de Riadh-El-Feth, qui accueille à bras ouverts cette exposition, ressemble à un «îlot » de culture nippone. Le jour du vernissage, Mayuka Wakai et un petit groupe de ses compatriotes accueillent avec le sourire les visiteurs. La jeune artiste qui commence à apprendre le français parle volontiers de ses œuvres, aidée parfois par un interprète japonais. Le tableau titré «La ville la nuit» a été réalisé à Nagoya, la ville de Mayuka Wakai. «Méditerranée» est naturellement une inspiration algéroise. La grande bleue est également présente dans les tableaux «La mer» et «Souvenirs de l'île», inspiré d'une île britannique, paraît-il, réputée pour la qualité de son whiskey. L'artiste japonaise a également ramené des souvenirs de France comme le joli tableau La Seine en mai. Les œuvres certes abstraites sont éloquentes, à l'instar de La vie en rose, La lune lointaine, la la la ou Le vent et le son dans lequel se devine l'instrument de musique à cordes, la harpe. A juste titre, le tableau intitulé «On peut régler tous les problèmes» clôture en beauté cette belle exposition. Mayuka Wakai est diplômée de l'université d'art de Nagoya, au Japon, et de l'Ecole supérieure des beaux-arts de Dijon, en France. Elle a à son actif plusieurs expositions collectives et individuelles dans son pays et à travers le monde. Ainsi, elle a été sélectionnée au mini-print international de Cadaques en Espagne en 2015, et à l'exposition annuelle internationale d'Estampe Miniature du Lessedra (Bulgarie) en 2016. Wakaî Mayuka, designer de formation, a commencé à faire de la gravure il y a une quinzaine d'années à l'Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Dijon où elle a réalisé ses premières œuvres. De retour dans son pays natal, elle décide d'enrichir ses connaissances dans l'atelier du célèbre graveur Hiroyuki Suzuki. En 2016, elle a eu la possibilité de séjourner durant deux mois à la Cité internationale des arts à Paris et d'organiser une exposition. Pour Mayuka Wakai , la gravure est un ensemble de techniques artistiques qui permettent de transcrire sur le papier des images gravées sur le bois, sur la pierre ou sur le cuivre. «je fais de la gravure sur le cuivre et il y en a plusieurs types : l'etching (l'eau forte), le dry point (la pointe sèche), le monotype, etc. Je fais notamment de l'etching au Japon», précise l'artiste. Elle explique que la technique l'etching consiste à dessiner l'image sur la plaque de cuivre en utilisant le burin et du liquide chimique acide. Comme elle n'a pas pu apporter du Japon ce liquide, elle utilise la technique monotype, où elle dessine directement avec la plume et l'encre sur le cuivre. Mais «contrairement à l'etching, cette technique ne permet pas la reproduction de l'image», fait-elle encore remarquer. Dans son exposition à la galerie d'arts Le Paon, Mayuka Wakai présente aussi des œuvres réalisées au Japon et d'autres à l'Ecole nationale des beaux-arts d'Alger. «Ce que je veux rendre en images, c'est de l'invisible, c'est-à-dire l'atmosphère, l'odeur et la sensation des objets. Le paysage algérien m'inspire beaucoup. Vous trouverez dans cette exposition des œuvres inspirées de la ville de Ghardaïa.» Cette artiste du Levant découvre l'Algérie, un des pays du Maghreb, dont le nom veut dire «Le Couchant» (du soleil) Après Alger, l'artiste japonaise exposera prochainement à New York. Kader B.