Le Mondial sud-africain se poursuivra sans l�Alg�rie. Bien plus, sans cinq des repr�sentants africains. Sans le Ghana, le continent qui a abrit� sa premi�re Coupe du monde de l�histoire du football mondial aura d��u. Grandement. L�Alg�rie, dont c��tait le retour au-devant de la sc�ne, a obtenu moins que ce qu�elle m�ritait. Elle qui est arriv�e au pays de Mandela dans l��toffe de la b�te ressuscit�e. De notre envoy� sp�cial en Afrique du Sud, Mohamed Bouchama Fallait-il s�attendre au miracle. Aux miracles. Celui du 18 novembre 2009 � Omdourman, au Soudan, fut un beau miracle. Sans exag�ration, l�EN de Rabah Sa�dane a fait r�ver des millions d�Alg�riens en Alg�rie et ailleurs, � travers les contr�es o� vit la communaut� d�origine alg�rienne, maghr�bine, arabe, africaine et� m�me fran�aise. Le coup d��clat d�El-Merrikh Stadium n��tait que le pr�lude du r�veil du g�ant. Aux pieds d�argile, malheureusement. Car les Verts pr�sent�s par Sa�dane en Afrique du Sud avaient de la gueule mais pas assez de jus, de pieds pour livrer plusieurs combats, aussi intenses les uns des autres, en moins de deux semaines. Les bless�s, les blessures, et une certaine fatalit� devant le but adverse. L�Alg�rie a quitt� l�Afrique du Sud sans avoir inscrit le moindre but. Pire que Mexico 1986, assurent les �amis� de Sa�dane. L�entra�neur, qui a r�ussi la troisi�me qualification du football alg�rien � une phase finale savait qu�il �tait et qu�il est toujours attendu au tournant. A la moindre secousse, le si�ge devenait plus qu��jectable. Injectable. Sa�dane doit-il �tre puni pour avoir permis � l�Alg�rie de partir en Angola, pour la CAN, comp�tition que l�Alg�rie n�a pas visit�e depuis 2004 sous les ordres du Cheikh Sa�dane, toujours Rabah ? Faut-il d�mettre Sa�dane ? Non, ceux qui l�entendent ainsi ont besoin d�un �Herz� pour chasser leurs vieux d�mons. Car l�EN de 2010 a besoin de stabilit� et de travail. Beaucoup de travail et d�abn�gation. Avec Sa�dane bien entendu. L�homme qui avait � peine ouvert la bouche dans cette Coupe du monde, suite � la d�faite face � la Slov�nie, celle qui, lui-m�me, pense �tre derri�re la disqualification de l�EN en cette 19e �dition de la CM, que des voix se sont �lev�es pour lui demander s�il �tait encore chaud � poursuivre sa mission au-del� de cette Coupe du monde. Et pourquoi donc pas ? Dans dix semaines � peine, les Verts remettront leur bleu de travail et se lanceront dans une autre conqu�te, la CAN 2012 dont la phase finale est programm�e en Guin�e �quatoriale et au Gabon. Six semaines n�ont pas permis � Sa�dane de mettre sur pied une �quipe plus que comp�titive qu�elle ne l�a �t� dans ce Mondial, comment peut-il en �tre d�un nouvel entra�neur qui arrivera, certainement, apr�s ses vacances, la veille des �liminatoires pour diriger une �quipe renouvelable et diminu�e d�s l�entame de ces qualifications face � la Tanzanie ? Un match que ni Yahia, Yebda, Lacen (suspendus), encore moins Gaouaoui, Sa�fi et Mansouri (en fin de carri�re internationale) ne disputeront. Pr�parer la rel�ve ne sera certainement pas la mission premi�re de celui qui succ�derait � Sa�dane. Lui, il viendra pour assurer les r�sultats, si telle est la volont� de ceux qui iront le chercher dans sa lointaine contr�e � coups de millions d�euros. Les aventuriers seront alors plus que jamais renseign�s sur ce qu�a pu endurer un technicien, du terroir de surcro�t, qui a roul� sa bosse partout. Sauf que l�, l�ing�rence ne sera plus de mise et ceux qui s��taient juste esclaff�s � l�arriv�e puis au d�m�nagement de JMC (Jean- Michel Cavalli) auront la langue lourde et la conscience (s�ils en ont bien s�r) certainement pas tranquille pour un rand. La prime au rajeunissement Un tel sc�nario nous rappellera bien la valse-h�sitation des d�cideurs de la FAF en 2004 quand, Sa�dane certainement en qu�te de s�r�nit� et d�un monde meilleur, a �t� pouss� vers la porte alors qu�il venait de casser la baraque en Tunisie. La suite en Alg�rie, le monde entier la conna�t. Sa�dane a eu des titres, avec l�ESS surtout, et l�EN a manqu� deux phases finales de la Coupe d�Afrique des nations se faisant notamment ridiculiser un certain 16 juin 2007 par le Sily National de Robert Nouzaret, s�lectionneur de la Guin�e. Le temple du 5-Juillet revivait des moments de deuil indescriptibles. La d�route d�Annaba, en septembre 2005, face au Gabon n�avait rien d��gal ce jour ! L�histoire belge de la FAF se terminera l� o� elle avait commenc�, sur la touche� Aujourd�hui, la continuit� est assur�ment la seule voie pour entretenir cette dynamique que nous envient tous les Arabes, nos voisins comme ceux du Nil ou bien du golfe Persique. L�Alg�rie a beaucoup appris dans ce Mondial. Sa�dane l�a mis en exergue. Il a rappel� que la Coupe du monde n�est pas une fin en soi. C�est juste une �tape parmi tant d�autres d�un cycle infernal de marche et de remise en marche. Le d�part de quelques vieux locaux et l�arriv�e de certains nouveaux jeunes juste au lendemain de la CAN 2010 a soulev� l�encrier et les pourfendeurs du �qui fait quoi� n�arr�taient pas de s��gosiller. Une mani�re de crier leur �faim� de r�gne. Celle b�tie sur l�incomp�tence m�re de tous les vices. Et les �checs.