C'est une journée fertile en déclarations tonitruantes que fut celle de mardi. A croire, en effet, que des hommes politiques ont voulu à leur manière fêter la journée de la Victoire en assénant quelques vérités d'une gravité jamais atteinte sur les histoires du pouvoir algérien sous la présidence de Bouteflika. Ceci a été le cas du président de Talaie El Hourriyet, Ali Benflis. En effet, l'ancien chef de gouvernement est revenu, certes brièvement, sur la loi relative aux hydrocarbures, très controversée à l'époque, mais il a tout de même concédé que l'un des conflits majeurs l'ayant convaincu de ne plus conduire l'exécutif était dû aux largesses concédées de façon légale aux sociétés pétrolières étrangères par les autorités du pays. Interrogé sur les faveurs accordées à la France pour son approvisionnement «gratuit» en gaz, Ali Benflis a ouvert une parenthèse pour affirmer que son différend essentiel avec Bouteflika avait trait à la loi sur les hydrocarbures. «J'avais refusé que cette loi soit soumise à discussion par le Conseil du gouvernement lorsque j'en étais le premier responsable, et j'en suis fier», a confié Ali Benflis qui a ajouté que le président de la République avait tenté de le persuader, sans y parvenir, que cette loi entrait dans le cadre des réformes. Pour l'histoire, on rappellera que cette loi a été décriée de partout mais cela n'a pas empêché Bouteflika de l'imposer à la hussarde en 2005 grâce au silence complice, entre autres, des parlementaires des deux Chambres, à l'exception de la sénatrice Madame Bitat, racontait dans un de ses brûlots Hocine Malti, un des anciens P-dg de Sonatrach, une année plus tard, lorsque cette loi avait été gelée. M. Azedine