La mobilisation des étudiants contre le prolongement du quatrième mandat présidentiel ne fléchit pas. Hier encore, pour le quatrième mardi consécutif, ils étaient des milliers à marcher sur Alger et sur l'ensemble du territoire national. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - L'engagement des étudiants ne faiblit pas. Impliqués depuis le début des manifestations contre le prolongement du quatrième mandat présidentiel, ils sont sortis encore hier dans la rue pour manifester. L'appel à la marche des étudiants a été lancé dans toutes les wilayas. Bien avant 10 heures, un premier groupe d'étudiants a déjà pris place devant la place faisant face à la Grande-Poste et s'affairent à préparer des slogans hostiles au système et des affiches. D'ailleurs, ils ne sont pas seuls, puisque des retraités du secteur de l'éducation, des enfants de chouhada et des architectes sont déjà sur place pour manifester également contre le quatrième mandat. Peu à peu, la place se remplit de manifestants qui affluent vers la Grande-Poste. Ce n'est que vers 11 heures, une fois bien organisés et regroupés, que les étudiants commencent leur marche. Drapeaux en mains et scandant « Djazaïr horra démocratia, système dégage,…», les manifestants empruntent la rue Pasteur pour passer à la place Audin via le tunnel des Facultés. Les services de sécurité ont dressé, cependant, un barrage pour empêcher les étudiants de monter vers le boulevard Mohamed V. Les manifestants, cependant, ne tentent pas d'accéder vers ce boulevard puisqu'ils ont déjà tracé leur itinéraire la veille pour informer les étudiants qu'ils doivent marcher uniquement de la place Audin vers la Grande-Poste. Pendant leur marche, les étudiants ont également interdit l'utilisation de vuvuzela. Un instrument que l'on a vu même durant les marches des vendredis. Contrairement aux précédentes marches, les étudiants ne veulent d'une ambiance festive pour ne pas sortir du contexte de leur engagement. «Nous sommes sortis pour demander un changement, ce n'est pas un carnaval, les vuvuzela sont interdits durant la marche ainsi que les chants de stades», recommandent des étudiants. Contrairement, également, aux précédentes manifestations, les stations de métro étaient toutes fonctionnelles et les magasins sont restés ouverts. Les étudiants ont, en outre, organisé, à la fin de leur marche, un débat pour un échange d'idées entre étudiants des différentes spécialités et établissements au niveau du jardin Sofia, à Alger. Ils comptent réfléchir ensemble comment s'organiser pour continuer leurs manifestations et accompagner le mouvement populaire. D'ores et déjà, les étudiants se donnent rendez-vous pour mardi prochain pour une nouvelle marche. La détermination des étudiants, qui ont même refusé de se soumettre à la décision du ministère de l'Enseignement supérieur qui les a libérés pour un mois de vacances de printemps, n'est plus à prouver. S. A.