Parce que leur quasi-majorité refuse d'exécuter la décision de la direction nationale du parti portant retrait des deux Chambres du Parlement, les députés et sénateurs du FFS courent le risque d'une levée de couverture politique. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Ils sont, en effet, 11 députés et 4 sénateurs à tourner le dos à la décision de l'instance présidentielle du 6 mars écoulé portant retrait des parlementaires du parti au niveau des deux Chambres du Parlement (APN et Conseil de la Nation). Une décision justifiée par le caractère «illégitime et impopulaire» et pour ces institutions du régime, illégitimes et pour poursuivre le combat pacifique pour l'avènement d'une deuxième République, la construction d'un Etat de droit, démocratique et social par l'élection d'une Assemblée constituante, unique source de légitimité», estimant que «c'est le pouvoir constituant qui définit le pouvoir constitué et non l'inverse. Le pouvoir constituant revient au peuple algérien». Un cas d'insubordination venu se greffer à la crise latente au sein du doyen des partis de l'opposition, les députés et sénateurs qui ne veulent pas obtempérer à cette décision prise en conformité avec une disposition de la charte de l'élu du parti qui concède à la direction nationale du parti une telle prérogative, selon un cadre du FFS, se recruteraient parmi les fidèles à l'ex-cabinet noir chassé lors du congrès extraordinaire du 20 avril 2018. Ces derniers ont, d'ailleurs, observé un rassemblement de protestation au siège national du parti au moment où la commission de médiation et de règlement des litiges devait auditionner Soufiane Chioukh et Hayat Taiati, deux membres de l'instance présidentielle qui ne se sont pas présentés à cette audition. Et le délai accordé à ces parlementaires «indisciplinés» pour se raviser s'achève aujourd'hui avant la levée de couverture politique que décidera certainement la direction nationale du FFS qui a, par ailleurs, suspendu, à titre conservatoire, pas moins de six de ses cadres locaux (les députés Hocine Haroun, Abdenour Derguini, Mohamed Klaleche, Rachid Chabati et Ahcene Mensouri et le président de l'APW de Béjaïa Mehenni Hamadou. A ces derniers, il est reproché d'avoir organisé illégalement, vendredi, les conseils fédéraux de Tizi-Ouzou et de Béjaïa. Ce dernier a été présidé par M'henni Hadadou, présenté comme étant le premier secrétaire national par intérim, alors que le président de l'APW de la ville des Hammadites a été remplacé à son poste par Hakim Belacel quelques jours seulement après sa nomination à ce poste de premier secrétaire national par intérim. A rappeler que Ali Laskri est le seul député du parti à avoir remis officiellement sa démission de l'APN. Et le coordinateur de l'instance présidentielle du FFS risque de demeurer l'unique parlementaire du doyen des partis de l'opposition si ses pairs du parti venaient à maintenir leur refus de se retirer. Le FFS compte, actuellement, 4 membres du Conseil de la Nation et 12 députés après la radiation des rangs du parti de Salima Ghezali et de Chaffaï Bouaïche. Par ailleurs, la direction nationale, qui s'attelle, ces jours-ci, à la formation du nouveau secrétariat national du parti, présentera, aujourd'hui, lors d'une conférence de presse, sa feuille de route pour la sortie de la crise que connaît le pays. M. K.