S'exprimant lors d'une conférence de presse, animée hier à Alger, Fawzi Rebaïne a commencé d'abord par saluer la mobilisation populaire à sa 7e sortie dans la rue comme il s'est également montré satisfait du « soutien de l'ANP au hirak ». Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - Tout en rappelant la démission du Président et sa lettre adressée au peuple dans laquelle il formule des excuses, le président du parti Ahd 54 dira à ce sujet que Bouteflika « a voulu laisser le pays dans l'impasse », car, selon lui, l'ex-premier magistrat du pays avait encore toutes les prérogatives de « changer le chef du gouvernement, Tayeb Belaïz ainsi que d'autres responsables. A ce sujet, il préconise des mécanismes de changement et de sortie de crise qui commencent dans l'immédiat par la démission du président du Sénat Abdelkader Bensalah, du Premier ministre Noureddine Bedoui et du président du Conseil constitutionnel Tayeb Belaïz. Poursuivant dans le même sillage, l'orateur insiste sur l'importance de la phase de transition devant préparer l'élection présidentielle présidée par « un gouvernement de transition d'entente nationale qui aura pour mission, la révision du code électoral, ensuite, la mise en place d'une commission nationale de préparation des élections composée de nouvelles têtes des forces vives de la Nation, à savoir les syndicats, les magistrats ainsi que des personnalités crédibles». Cependant, ce que l'on doit retenir de l'analyse de la situation de crise que vit le pays telle qu'elle est perçue par le président de parti, c'est la désignation du président de la République avant fin 2019, ce qui est primordial, selon lui, car l'échéance coïncide avec le projet de loi de finances 2020, commente-t-il. Rebaïne, tout en restant fidèle à ses options politiques, dira que le changement réclamé par le peuple est inévitable, mais la rupture avec l'ancien régime doit se réaliser par étape et dans le cadre de la Constitution, car « on ne peut pas dès lors supprimer toutes les institutions, ce qui est grave pour l'avenir du pays », précise-t-il. L'objectif étant, selon lui, de « bâtir un Etat de droit, loin de tout règlement de comptes personnel, et que le dernier mot revienne à la justice ». Enfin, pour Faouzi Rebaïne, « les élections restent le seul moyen pacifique pour changer le système », et dans ce contexte, il propose deux options : la désignation d'un Président consensuel avec une feuille de route permettant d'aller vers la présidentielle, ou, le cas échéant, organiser des élections libres avec la participation des partis politiques. A. B.