La ville d�Adrar a abrit� les 23 et 24 juin 2010 un colloque national sur le cheikh Sidi Mohamed Belekbir, que Dieu ait son �me. Plac�e sous le haut patronage du pr�sident de la R�publique, cette manifestation sera pr�sid�e par M. Ghoulamallah, ministre des Affaires religieuses, qui proc�dera � son inauguration en pr�sence des autorit�s civiles et militaires de la wilaya. L�apr�s-midi de la premi�re journ�e est consacr�e � un discours de bienvenue prononc� par le wali d�Adrar. Ensuite, un intervenant viendra � son tour apporter toute la lumi�re sur le grand cheikh Belekbir. Les art�res de la ville arborent des drapeaux d�coratifs et l�embl�me national flotte partout. Les autorit�s locales veillent au succ�s de ce grand rendez-vous culturel o� la participation des oul�mas est attendue. Le colloque se d�roule au si�ge de l�universit� africaine o� toutes les commodit�s sont mises � contribution. Une salle a �t� affect�e � la presse. Fax et t�l�phone sont disponibles. Beaucoup d�intervenants du minist�re, des universit�s de Constantine, de Tlemcen, de Laghouat, d�Adrar, d�Oran, d�Alger prendront successivement la parole pour jeter toute la lumi�re sur El-Madhheb El-Maliki. Une aubaine pour les Adraris qui attendent cette opportunit� pour apprendre des choses. Dans un autre contexte, il serait judicieux de situer ce personnage charismatique qu�est cheikh Sidi Mohamed Belekbir. Le cheikh est n� en 1911 dans la commune de Bouda, wilaya d�Adrar. Du c�t� paternel, sa filiation remonte au khalif Othman Ibn Affane, du c�t� de sa m�re, notre cheikh se targue d��tre le digne repr�sentant de la lign�e des chourafa, descendants du proph�te Mohamed (QSSSL). A l��ge de sept ans, il perd sa m�re et grandit dans la maison paternelle avec sa mar�tre, son p�re s�occupe de son �ducation et ainsi le jeune Sidi Mohamed commence par l�apprentissage du Coran aupr�s de son oncle. Le fiqh et l�arabe suivirent. Ag� de 18 ans, il se rend � Tamentit, petite localit� situ�e � 12 km d�Adrar. L�, pendant deux ans, sous l��il intr�pide du ma�tre, pieux et respect� de la familles des Bekri, il continue son apprentissage. Mais le p�re du cheikh eut besoin du jeune prodige, qui, apr�s avoir pass� trois ans dans ce ksar, dut se r�signer et retourner au bercail, � Bouda, o� l'attendait un travail laborieux : s�occuper du djenen. Une t�che rude et rigoureuse qui demandait sacrifice et abn�gation. Deux ans apr�s, il quitte son ksar natal et se rend � Tlemcen pour s�initier au dhikr et � l��ducation soufie aupr�s d�un grand cheikh, en l�occurrence le patron de la zaou�a de Kerzaz, Sidi Boufeldja Ben Abderrahmane, qui occupait le poste d�imam de la grande mosqu�e de Tlemcen. Mais le poids de l��ge allait constituer un v�ritable handicap � notre imam qui ne pouvait plus r�pondre � la soif d�apprendre du cheikh Sidi Mohamed. Celui-ci lui demande de lui indiquer un �rudit capable de lui enseigner et de lui communiquer le rite mal�kite et les principes du fikh. Mais en 1947, Sidi Mohamed, alors �g� de 36 ans, assiste au d�c�s de son p�re. En 1948, Sidi Mohamed Belekbir quitte Timimoun et s�installe � Bouda o� il entreprend la construction d�une medersa qui enregistre de nombreux inscrits : tous assoiff�s de savoir. En 1950, Hadj Ahmed Kabouya, commer�ant d�Adrar, lui rend visite et lui fait savoir que son ma�tre Sidi Ahmed Didi voudrait le voir. Une fois � Tamentit, en pr�sence de son ma�tre, Sidi Mohamed Belekbir rejette la proposition du ma�tre, � savoir devenir imam de la mosqu�e de la ville d�Adrar pour l�unique raison que cette ville �tait pervertie. Le ma�tre allait convaincre Sidi Mohamed que c��tait � lui de redresser la situation et de faire de cette ville une ville attrayante. Sidi Mohamed avait un d�lai d�un an pour r�aliser son envie. Pass� ce d�lai, en cas d��chec, il �tait libre de retourner � Bouda. On retient que Sidi Mohamed �tait un homme honn�te et loyal, et savait partager et se montrer tr�s indulgent envers les autres. En 1965, il entreprend les travaux d�am�nagement de la mosqu�e, lieu de culture par excellence, b�tie en 1946. L��cole coranique trouve sa place et cette zaou�a de Sidi Mohamed Belekbir, que Dieu ait son �me, a toujours pr�n� un islam de tol�rance, de paix et de pardon. Des milliers d��tudiants l�on fr�quent�e et continuent � le faire aussi bien nationaux qu��trangers, du S�n�gal, du Niger et du mali. La mosqu�e o� a toujours v�cu cheikh Belkbir, personnage charismatique et influent dans la r�gion, vient d��tre ras�e au profit d�un �difice plus imposant et plus spacieux. Des explications sont fournies r�v�lant ainsi les causes de cette d�molition. Devenue v�tuste, les piliers qui soutenaient cette construction pr�sentaient des dangers d�effondrement. La toiture aussi souffrait de fissures qui pouvaient mettre la vie des pratiquants et des apprenants de l��cole coranique en danger. Une ann�e enti�re aurait fallu pour d�cider de la conception de la nouvelle mosqu�e en collaboration avec des personnalit�s influentes de la sph�re religieuse. Sa superficie est de 4 000 m2 dont 3 300 m2 b�tis avec un plafond d�une hauteur de 8m. Sa capacit� d�accueil est de 4 000 fid�les. Le minaret qui la surplombe fait 40 m. L�enveloppe retenue pour sa r�alisation est �valu�e entre 32 et 40 milliards de centimes. Aujourd�hui, cette mosqu�e est un v�ritable mouvement, une merveille architecturale qui se fend dans le paysage et qui suscite l�admiration et l��merveillement de tous. Une fra�cheur salvatrice vous accueille une fois � l�int�rieur de cette enceinte. On a envie de rester plus longtemps en se vouant totalement � la lecture de versets coraniques comme c�est le cas dans toute la r�gion. Le fils du cheikh, Hadj Abdellah, a pris la rel�ve et s'acquitte admirablement de la continuit� de la zaou�a. Aujourd�hui, la ville d�Adrar comm�more l�anniversaire de la mort du saint cheikh Belkbir que Dieu ait son �me, fondateur de la grande zaou�a de Touat. Le cheikh a quitt� ce monde en 2000 � l��ge de 89 ans. Plus pr�cis�ment le 15 septembre 2000. Une grande selka doubl�e d�un riche programme religieux sont c�l�br�s chaque ann�e attirant une foule des quatre coins du pays et m�me de pays frontaliers � malgr� une chaleur suffocante �, toutes ces personnes vouent une reconnaissance absolue au cheikh, leur p�re spirituel et apportent des offrandes et dons. Le cheikh est mort suite � une longue maladie qui a entra�n� l�amputation de sa jambe. Durant toutes ces ann�es, le cheikh a form� de grandes personnalit�s religieuses avec comme th�me principal la paix, la tol�rance et le pardon. Son autre fils, actuellement au Caire pour des �tudes de th�ologie, reviendra au bercail suivre les traces de son paternel. Le cheikh a v�cu de 1911 � 2000 soit 89 ans qui lui avaient permis de former des enseignants du Coran �parpill�s � travers le territoire national et m�me � l��tranger.