Une fois n'est pas coutume, une rencontre de la famille de la FAF apporte la preuve que plus rien ne va. Et que le malaise ne se résume pas aux clivages intergénérationnels. Tellement le mal est profond, structurel. N'en déplaise aux «comploteurs» ! Une rencontre des membres d'une association non-économique, qui ne génère pas de profits commerciaux, constitue une belle opportunité de débattre des choses qui ont fonctionné et celles qui l'ont été moins. Un peu du passé mais des perspectives surtout. Sans sortir du «sujet» pour lequel l'assemblée a été convoquée. Jeudi au CTN/FAF de Sidi Moussa, les costumes et les apparats ont déteint sur le conclave de ceux qui tiennent les clés du football algérien. Si la majorité des membres étaient là, physiquement parlant, faisant que le quorum réglementaire soit atteint, le «débat» se résumait à des lectures sommaires, parfois exhaustives, des bilans de l'exercice 2018. Mais surtout à un «dialogue» Zetchi-Raouraoua, le nouveau et l'ex-patron de la plus haute instance du football en Algérie. Des accusations et soupçons par celui qui a tenu la destinée de la fédération 16 ans durant avec un dirigeant, qui a réussi son projet au sein du club qu'il a créé il y a 22 ans jour pour jour, qui vient juste (deux ans) d'hériter des malheurs du sport-roi national. Et cette «conclusion» faite par l'actuel vice-président de l'UAFA, que l'élection de l'équipe fédérale en place depuis mars 2017 est «illégitime», a de quoi ressembler à du «grand n'importe quoi» tant que personne n'avait fait cette «remarque» publiquement ou devant qui de droit (les membres de l'AG, ndlr) lors des deux précédentes réunions statutaires convoquées par Zetchi. L'actuel maître du palais de Dély Brahim qui s'est dit «étonné par l'attitude acharnée de son prédécesseur», a répondu par les chiffres et quelques promesses. Ceux qui ont été approuvés «à la majorité absolue» par les membres de l'AG de ce 2 mai 2019 et notées (les promesses, ndlr) aussi bien par les «élus du football» que par les médias, à nouveau «recalés» par les organisateurs de la FAF qui ont raté une bonne occasion de rallier la cause d'un partenaire incontournable qui s'apprêtait à fêter sa journée internationale de Liberté d'expression. Raouraoua qui en avait créé des précédents en la matière en a profité pour solliciter cette presse vomie par le passé et devenue par le poids des malheurs du football «fréquentable». Des chiffres et des promesses Et des promesses, M. Zetchi en a fait quelques-unes difficiles à conclure en deux ans, durée pendant le mandat de l'actuel bureau fédéral. Si bien que la plus «réalisable» demeure cette nouvelle refondation de la pyramide, mesure populiste à souhait, qui propulsera le football vers plus d'incertitudes. Car promettre de «gonfler» le nombre des clubs formant les deux ligues professionnelles (18 au lieu de 16 actuellement), créer un autre groupe de DNA (exigence ferme du «gracié» Ali Baâmeur faute de quoi le football n'aurait pas droit de cité au Grand Sud), et deux autres (sud-est et sud-ouest en interrégions applicables à partir de 2020-2021) en est de ces «actions» qui, au vu du contexte général tant de l'économie nationale que des standards internationaux de la pratique footballistique, ne mèneront qu'à la déstructuration des circuits du football tels qu'énoncés par la Fifa. Le développement du football qui n'aura été qu'un «sujet» effleuré par l'assistance, attendra encore son «messie», les congressistes qui ont passé le «week-end spécial» intervenu en marge de la fête des travailleurs à Alger ayant particulièrement montré de l'intérêt aux questions liées à la «championite» qu'à celles de vrais problèmes du football. La formation des footballeurs, des entraîneurs, des formateurs, des arbitres, des médecins, des administrateurs et les autres métiers de football mais aussi la structuration des ligues, le lancement des académies nationales, la promotion du football féminin (pour 1 800 pratiquantes la FAF n'a recensé qu'une centaine d'entraîneurs spécialisés), du futsal ou de Beach-soccer sont autant de priorités auxquelles rares parmi l'assistance ont jeté un regard. Pour eux, le bilan moral ce sont les «performances» de l'EN, la composante de cette dernière (sic) et les moyens qui lui sont consentis. Après on viendra «pleurer» sur le pourquoi des échecs de nos sélections de jeunes, de nos féminines et de l'absence de représentation et de représentativité au sein des instances régionales et internationales. Si bien, également, que ceux qui avaient hâte d'évoquer un possible « hirak » au sein du football se devaient de s'interroger sur le comment du pourquoi de la dualité Zetchi-Raouraoua qui persiste alors que ces deux présidents ont bénéficié du même « circuit » pour atteindre le pouvoir du football national. Pis, s'interroger fondamentalement sur le fait que cette «querelle soit arbitrée par un «réconciliateur», Ghrib («p'tit Omar» pour les initiés) alors que la voie de la sagesse devait être incarnée par de grands messieurs du football national présents à ce rendez-vous, à l'exemple d'anciens joueurs de la glorieuse équipe du FLN (Mohamed Maouche, Abdelkrim Kerroum) et d'ex-présidents de la FAF(MM. Haddadj, Aïssaoui et Lacarne) sinon le président du COA et actuel boss de l'Acnoa, Mustapha Berraf. Pour le reste, la famille du football attendra le prochain rendez-vous pour réenfiler ses plus beaux atours pour repartir pour un autre examen à blanc. Le changement n'est pas pour demain. M. B. Kheireddine Zetchi (président de la FAF) : «Il faut arrêter de diviser la famille du football» l Le président de la Fédération algérienne de football (FAF), Kheireddine Zetchi, a exhorté, jeudi à Alger, les acteurs du football algérien «d'arrêter de diviser la famille du football national», pour «le bien de la discipline». «On doit arrêter de diviser la famille du football, on est tous dans le même bateau. Nous sommes tous concernés, président, membres du bureau fédéral, présidents de clubs et ligues, notre seul intérêt est de restructurer le football algérien», a déclaré Zetchi lors d'un point de presse, à l'issue du déroulement de l'assemblée générale de la FAF au Centre technique national de Sidi-Moussa (Alger). Sur les 107 membres qui composent l'AG de la FAF, 91 étaient présents aux travaux de l'AGO qui se sont déroulés à huis clos. Les bilans moral et financier ainsi que le projet de création des ligues Sud-Est et Sud-Ouest, ont été adoptés à la «majorité absolue». Les présents ont également adopté le budget prévisionnel de 2019 à l'«unanimité». «Je suis heureux du bon déroulement des travaux et je tiens à remercier et à féliciter les membres de l'AGO sans exception, d'avoir adopté à la majorité absolue les bilans moral et financier 2018. Il faut qu'ils sachent que ces bilans ne sont pas les nôtres uniquement mais ils leur appartiennent aussi car ils sont membres de cette AG», a dit le président de l'instance fédérale. Et de rajouter : «Certes, il y avait quelques-uns qui voulaient perturber les travaux de l'AGO mais les membres ont fait preuve de maturité et beaucoup de sens de responsabilité.» Par ailleurs, Zetchi a tenu à défendre avec force son projet de centres techniques fédéraux par rapport à celui de l'hôtel de la FAF, initié par l'ancien président de la FAF Mohamed Raouraoua. «Je pense que la priorité pour la Fédération algérienne est de construire des centres de formation qui sont directement liés au statut de la FAF et non l'investissement dans les hôtels. Le projet des centres fédéraux a été soumis aux membres l'AG qui l'ont adopté après mille réflexions. Des personnes déclarent que l'hôtel va rentabiliser 40 milliards de centimes mais malheureusement, ces gens oublient la phase de remboursement». Des centres techniques fédéraux et régionaux seront implantés dans différentes wilayas (Tlemcen, Saïda, El-Tarf et Batna) et seront «un réservoir» pour le football algérien, selon le boss de la FAF.
