Encore une fois, la population de la wilaya de Boumerdès est mise au défi, à l'instar de tout le peuple algérien, de réussir sa mobilisation hebdomadaire tout en maintenant le caractère pacifique alors que des embûches ont été dressées sur son chemin dans le but d'atténuer son engagement visant à mettre l'Algérie sur les rails de la démocratie. Encore une fois, la réussite était totale et cette mobilisation à Boumerdès-Ville, Dellys, Bordj-Menaïel, Laâziv… était à la hauteur des espérances de l'aboutissement de cette révolution du 22 février. Vendredi 3 mai, la foule, qui est sortie sillonner les rues du chef-lieu de la wilaya de Boumerdès, était, comme à son habitude depuis le 22 février, imposante. Il y a lieu de noter également la mobilisation citoyenne à Bordj-Menaïel, dont nos sources nous ont fait part de la présence d'une foule immense de manifestants dans les rues de la ville et également à Dellys, Laâziv ou d'autres localités de ce département qui ont vu des milliers de citoyens marcher pour la démocratie. « Nous ne sortons pas pour qu'au final, un clan maffieux dégage un autre clan maffieux et le remplace à la tête du pouvoir. C'est ce que nous constatons ! Goulna irouhou gaâ ! Pour arriver à notre objectif, nous sortirons le nombre de fois qu'il est nécessaire», chante un groupe de jeunes à Boumerdès. En plus de l'enthousiasme et l'engagement, la conscience politique est aiguë chez les milliers de marcheurs. Jeunes, hommes âgés, femmes et enfants ont scandé, dans un esprit festif, des slogans hostiles au pouvoir « Diw Saïd l'Harrach ! (emmenez Saïd à El Harrach) » « Bensalah dégage ! » « Gaïd dégage ! » « Bedoui dégage ! » « Voleurs ! Vous avez dilapidé le pays ! » « Ulach l'vot ulach ! » « Pouvoir de civils pas celui de généraux ! » « Peuple sage, pouvoir sale ! » « 60 ans de corruption ça suffit ! » A l'occasion de la journée mondiale de la Liberté d'expression, des marcheurs ont scandé « Sahafa horra ! (presse libre)» d'autres ont apporté leur soutien à l'indépendance de la justice « Adala horra ! ( justice indépendante) ». Une dame d'un certain âge portait un écriteau sur lequel on pouvait lire «Le scénario de Sissi est un conte pour enfants pas pour les citoyens du pays des hommes debout ». La mobilisation citoyenne de ce vendredi a été précédée mardi par celle des étudiants de l'Université M'Hamed-Bougarra de Boumerdès (UMBB) qui sont sortis massivement pour manifester avec détermination. Les agents et cadres de la Sonelgaz ont rejoint le cortège estudiantin. « Bensalah dégage ! » « Bedoui dégage ! » « Gaïd dégage ! » Système dégage ! » « Goulna irouhou gaâ (nous disons qu'ils partiront tous) » « Houkoumate el bricolage dégage ! (gouvernement du bricolage dégage) ». La détermination de ce collectif dont surgira une partie de l'élite du pays est symbolisée par cette pancarte exhibée par une étudiante : «Je n'ai pas peur de l'année blanche mais j'ai peur de mon avenir sombre. » Abachi L.