A la veille du début du mois de Ramadhan, l'Association des diabétiques de la wilaya d'Alger tente de sensibiliser les personnes atteintes du diabète aux risques de jeûner sans un avis médical. Faycel Ouhadda, président de cette association, a rappelé que plus de cinq millions de personnes vivent avec le diabète en Algérie, soit plus de 20 000 nouveaux cas par an. En l'absence d'un dépistage, ils sont tout aussi nombreux à vivre avec cette maladie sans le savoir. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - À l'approche du mois de Ramadhan, le problème du jeûne et du Ramadhan refait surface. Les professionnels de la santé ont beau avertir sur les risques du jeûne sur une personne atteinte du diabète, les patients ne respectent pas toujours les recommandations. Faycel Ouhadda, président de l'Association des diabétiques de la wilaya d'Alger qui s'est exprimé hier au forum du quotidien El Moudjahid, a une nouvelle fois averti sur les complications que risque de développer un patient en jeûnant. D'ailleurs, dit-il, les recommandations sont claires : un diabétique de type 1 sous insuline ne doit en aucun cas jeûner. C'est le même cas pour une personne atteinte du diabète de type 2 sous insuline. Un diabétique de type 2 sous comprimés, quant à lui, doit suivre l'avis de son médecin. Dans le cas où il est autorisé à jeûner, il doit être suivi tout au long de ce mois par un médecin. Selon M. Ouhadda, « malheureusement, c'est très compliqué pour le personnel médical de réussir à convaincre les patients de ne pas jeûner». D'autant que, dit-il, un patient qui développe des complications ne trouve pas toujours une structure de prise en charge. « Un malade qui doit se faire amputer d'une jambe doit être hospitalisé pendant un mois, or, les services hospitaliers manquent de places pour pouvoir garder un malade pendant toute cette période », a souligné le conférencier qui a rappelé que plus de cinq millions d'Algériens âgés de 19 à 69 ans sont atteintes de diabète. L'Algérie, dit-il, enregistre plus de 20 000 nouveaux cas de diabétiques annuellement et plus de 30 000 nouveaux cas de personnes hypertendues. Sachant que le HTA est l'une des premières complications du diabète. Le docteur Hamitouche, membre de cette association, a souligné qu'un nombre important de personnes vivent avec le diabète sans le savoir. Ce n'est qu'au stade de complications, dit-il, que les symptômes apparaissent. D'ailleurs, ajoute-t-il, le diabète de type 2 est considéré comme le diabète le plus dangereux et compliqué. Selon lui, « le pancréas du diabétique de type 1 ne fonctionne pas donc on le met sous insuline, or, le pancréas du diabétique de type 2 n'est pas totalement à l'arrêt, donc il n'y a pas de symptômes de la maladie et la personne ignore qu'elle est atteinte du diabète ». D'où la nécessité, estime ce médecin, de faire des bilans annuellement pour prévenir les maladies chroniques. S. A.