Présent hier à Bouira, sur invitation du Comité autonome des étudiants de l'Université Akli-Mohand-Oulhadj de Bouira dans le cadre du cycle de conférences que ces étudiants organisent depuis plusieurs semaines, et contrairement aux autres acteurs politiques et de la société civile qui ont eu à animer des meetings dans l'enceinte universitaire et qui se sont tous pratiquement entendus sur la nécessité d'accorder une période de transition pour penser ensemble les mécanismes de la IIème République, le président de Jil Jadid, Soufiane Djilali, opte plutôt pour une période très courte de transition. «Une transition qui ne devra pas dépasser les 6 mois, qui sera uniquement accordée pour que les mécanismes d'une élection libre et démocratique soient installés et réussis, avant de passer vite à l'élection présidentielle», dira-t-il. Selon Djilali Soufiane, et cela reste pour lui un préalable tant le peuple algérien qui est sorti et qui continue à sortir par millions l'a tranché, «cette période de transition démarrera juste après le départ de tous les symboles du système depuis Bensalah, jusqu'au gouvernement Bedoui, pour installer une instance présidentielle composée de personnalités neutres et compétentes, et un gouvernement de transition qui aura à expédier les affaires courantes de l'Etat dont le travail des institutions ne doit pas s'arrêter». Une fois installée, l'instance présidentielle s'occupera des préparatifs en concertation avec la classe politique, pour asseoir les conditions idéales pour une élection présidentielle libre et transparente. Le conférencier rappellera que les défis de l'heure sont tellement importants que le pays doit rapidement recouvrer la légitimité des institutions pour faire face aux défis économique et démographique, aux changements climatiques, à la sécheresse et la raréfaction des ressources hydriques, à l'aménagement des territoires, au défi de l'information, de la technologie et également de l'universalisme culturel. Cela étant, Djilali Soufiane insiste sur un point, à savoir que la transition doit se faire avec la classe politique existante, ainsi qu'avec les partis politiques qui verront le jour dans le cadre de la libération des champs politique et associatif, et même médiatique de toute tutelle. Aussi, et concernant les animateurs du Hirak et plutôt que de les amener à désigner leurs représentants, le président de Jil Jadid pense que «ceux-ci devront rejoindre les courants politiques déjà existants ou à créer afin de défendre leurs idées au sein des futures institutions élues», comme cela se fait dans toutes les démocraties du monde, critiquant au passage «les voix du Hirak qui appelaient à la dissolution des partis politiques pour rejoindre individuellement le Hirak, comme pour revenir au système du parti unique». Y. Y.