Pour le douzième vendredi consécutif, les citoyens des villes et des villages de la wilaya de Tizi Ouzou étaient toujours nombreux à investir le parcours habituel de la manifestation, allant de l'esplanade faisant face au campus Hasnaoua de l'Ummto jusqu'au sanctuaire des martyrs, situé à l'entrée ouest de la ville. Ce douzième acte de la mobilisation, qui a drainé des milliers de marcheurs qui ont bravé la chaleur et les effets du jeûne, intervient alors que le pays vit au rythme d'événements politico-judiciaires qui ont marqué de leur sceau l'opinion et qui ont été pour beaucoup dans la réaction des marcheurs lors de la manifestations d'hier. «Nous restons déterminés et mobilisés malgré le Ramadhan», «Tous unis, jusqu'au bout !», ont clamé des marcheurs qui se sont fait les porte-parole de la majorité des citoyens qui sont venus réitérer leur fidélité à leur promesse de dégager le système. «Ulac lvote ulac (Non aux élections !)», «Libérez l'Algérie !», « Non à la Constitution de la 3isaba (de la bande) !», ont clamé les manifestants qui disent leur refus de la solution constitutionnelle à laquelle s'accrochent le pouvoir et le chef de l'état-major de l'ANP. A ces mots d'ordre habituels qui exigent le départ de tous les symboles du système, d'autres ont été proférés. Ils ont pris pour cible principale le chef de l'EMG de l'ANP . Gaïd Salah a focalisé sur sa personne la colère et les rancœurs des marcheurs qui étaient unanimes à réclamer son départ. «Gaïd Salah n'a rien compris qu'on s'en f… des arrestations…», dit avec colère ce manifestant sur une pancarte. «Gaïd Salah dégage ! », « Ce n'est pas le moment de juger, c'est le moment de dégager ! », lui a-t-on signifié. D'aucuns lui reprocheront de tourner le dos aux revendications du peuple et sa révolution et de chercher à l'étouffer : «Gaïd Salah trahit le peuple et protège la mafia», tranche ce marcheur sur un carton. «Ceux qui sont à l'origine de la crise ne peuvent la résoudre, et Gaïd Salah en fait partie», lit-on encore sur une banderole. S. A. M.