Malgré la très forte chaleur et le Ramadhan, la population est sortie hier pour le douzième vendredi consécutif aussi nombreuse que les précédentes manifestations observées depuis la révolte populaire du 22 février dernier réclamant le départ du système. En se mobilisant aussi massivement pour ce premier vendredi de jeûne, les citoyens de cette région de la Basse-Kabylie ont démontré que le Ramadhan ne constitue aucunement un obstacle, et qu'il était possible d'envisager l'organisation des marches aussi imposantes les vendredis tout au long de ce mois, et ce, autant qu'il le faudra jusqu'au départ de ce système voyou, corrompu et corrupteur. En effet, ni les températures très élevées observées ce vendredi, ni les effets du jeûne n'ont ébranlé la détermination des citoyens qui ont afflué par milliers des différentes localités du Sahel et de la vallée de la Soummam vers le chef-lieu de wilaya pour marcher et réitérer l'exigence d'un changement radical du système. Une nouvelle fois, c'est une autre marée humaine qui a déferlé sur les principales artères de la ville de Béjaïa avec le même mot d'ordre, le départ du système et l'ensemble des figures politiques qui l'incarnent ainsi que la mise en place d'une véritable transition démocratique. La manifestation s'est entamée dans une ambiance de fête vers les coups de 13h30. En parcourant les principales artères, durant près de deux heures, les manifestants ont scandé les slogans devenus traditionnels dans les marches populaires, notamment «Système dégage !» et «Bensalah dégage», «Ulac l'vote ulac yatnahaw gaâ !», «Chaâb yourid yatnahaw gaâ !», «FLN, RND dégage !», «Ya Salah, ya Bensalah système rayah rayah !», «Bedoui dégage !», «Pouvoir criminel !». Des manifestants ont aussi brandi des pancartes sur lesquelles étaient écrits des mots d'ordre appelant à ne pas céder «aux mises en scène des arrestations de Saïd Bouteflika et les deux généraux Tartag et Toufik» et dénonçant l'arrestation de Rebrab et la porte-parole du PT Louisa Hanoune. «Attention dictature militaire en vue !», «Pas d'élections avant le départ de toute la bande de la mafia», «Non au régime militaire», «La démocratie, c'est le pouvoir du peuple par le peuple, au peuple !», «Le peuple ne veut pas d'élections avant le départ de toutes les béquilles du système !», «Pour une réelle transition démocratique et non un changement de système dans le système» ont été autant de mots d'ordre rappelés par les manifestants en réponse au dernier discours prononcé par le chef d'Etat par intérim, Abdelkader Bensalah, d'un côté, et celui du vice-ministre de la Défense et chef d'état-major. A. Kersani