Yazid Benmouhoub, le directeur général de la Bourse d'Alger, ne s'est pas gêné pour déborder de son sujet de prédilection, hier lors de son passage par la rédaction de la Chaîne 3, pour donner son avis sur de nombreuses questions économiques parmi les plus urgentes qui se sont imposées dans l'actualité tourmentée du pays. Le marché financier parallèle, sujet intarissable s'il en est, est estimé à une cinquantaine de milliards de dollars, selon le DG de la Bourse d'Alger qui, à l'instar de n'importe quel économiste ou opérateur économique, n'a pas manqué de souligner le danger qu'il représente sur l'économie nationale. «Un marché opaque certes, mais bien organisé à l'intérieur», selon l'invité de la Chaîne 3 qui, comme tous ceux qui l'ont précédé depuis des années dans la réflexion sur le sujet, suggère de mettre en place des solutions pour démanteler ce marché en arrivant à capter tout l'argent qui circule en dehors du circuit économique formel. Pour ce faire, de l'avis de M. Benmouhoub, il faudrait une feuille de route étalée sur 5 à 10 ans, voire plus, avant d'arriver à assécher le marché financier parallèle dont la force est la disponibilité du cash qu'il propose. Il ne suffit pas de mettre en place des mesures par le biais de dispositions dans des lois de finances, comme celles entrant dans le cadre de la mise en conformité fiscale puis l'emprunt obligataire pour la relance économique pour attirer l'argent de l'informel, estime le DG de la Bourse d'Alger. Par exemple, la mise à contribution des technologies de l'information et de la communication, en permettant au détenteur de l'argent d'avoir des garanties pour disposer de ses fonds à tout moment est un moyen parfait pour participer à remettre dans l'économie l'argent du marché parallèle, tout en poursuivant dans la voie ouverte par les mesures déjà mises en place. Quant au marché parallèle de la devise, estimé entre 8 et 9 milliards de dollars, lui également doit faire l'objet de mesures pour diminuer de son impact sur l'économie nationale, c'est un fait. Mais, pour le directeur de la Bourse d'Alger, il est hors de question que, parmi les mesures à mettre en place, on inclue la revue à la hausse du montant de l'allocation touristique, du moins pas en ces moments où les réserves de change du pays ne sont pas au mieux et, surtout, du fait de notre dépendance des exportations d'hydrocarbures. De la question qui émerge depuis le week-end dernier, relative à la réintroduction de la mesure relative à l'autorisation d'importation des véhicules d'occasion, le DG de la Bourse joint son avis à ceux qui ne voient pas cette mesure du meilleur œil. La mesure en question, si elle venait à être effectivement appliquée, pour induire sans doute une baisse des prix des véhicules montés en Algérie puisque les «constructeurs» seront contraints de réduire leur marge bénéficiaire, mais le retour de l'autorisation d'importation de véhicules usagés induira irrémédiablement une flambée des cours parallèles des devises du fait de la remontée de la demande en monnaies étrangères, alors qu'en même temps, le dinar, déjà mal en point, aura tout à craindre pour ce qui reste de sa valeur. M. Azedine