Le gouvernement veut dynamiser les activités de la Bourse d'Alger par des incitations contenues dans le projet de loi de Finances de 2019 consistant en des exonérations fiscales touchant l'IRG (impôt sur le revenu global) et la TVA (taxe sur la valeur ajoutée). Yazid Benmouhoub, directeur général de la Bourse d'Alger, estime qu'il s'agit d'une mesure importante mais tient à préciser que les exonérations existent depuis 2003 et sont reconduites tous les 5 ans. Intervenant, hier matin, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio algérienne, dont il était l'invité de la rédaction, il rappelle que ces exonérations ont d'abord été orientées vers l'actionnaire pour l'attirer vers le marché. Si un actionnaire acquiert des parts dans des entreprises cotées, explique-t-il, lorsqu'il perçoit des dividendes en fin d'année, ces dividendes sont exonérés donc de l'IRG s'il s'agit d'une personne physique et exonérée de l'IBS (impôt sur le bénéfice des sociétés), s'il s'agit d'une personne morale. Il rappelle également qu'en 2015, il y a eu une réduction d'impôt pour inciter les entreprises à se faire coter en Bourse. Il signale qu'en référence à la taille du marché il n'existe que cinq sociétés cotées, trois du secteur privé et deux autres du secteur public. Yazid Benmouhoub pose la question de savoir si cela suffit ou pas pour dynamiser le marché, il note que ces mesures sont intéressantes, mais il faudrait que les actionnaires trouvent ce qu'ils pourraient acheter comme action, considérant le nombre restreint des sociétés qui y sont cotées. Il pense qu'il y a d'autres sociétés qui pourraient venir en Bourse faire de l'optimisation fiscale et créer la liquidité pour un marché dynamique. Le DG de la Bourse d'Alger estime qu'il y a un manque de connaissances de la part des petits porteurs et de ce qui détiennent déjà des actions en Bourse pour acheter et vendre. Il remarque que sur certains titres, les gens font plus du placement qu'autre chose, ils achètent certains titres et ils les gardent, d'où la nécessité de ramener d'autres entreprises vers le marché et donner la possibilité à tous - entreprises qui ont des excédents de liquidités ou le citoyen - de pouvoir investir leur argent en Bourse. Un travail de vulgarisation est fait auprès des opérateurs économiques en insistant notamment sur les avantages liés à la Bourse, dans le contexte actuel considéré comme difficile en termes de financement de leurs activités. Pour inciter des entreprises réticentes à intégrer la bourse, il propose de leur accorder certains avantages, parmi lesquels l'accès préférentiel à des marchés publics. La prochaine digitalisation de la Bourse permettra aux agents économiques de réaliser des achats et des ventes d'actions, sur la base d'une cotation des titres, actualisée en permanence.