Le FFS écarte toute possibilité de tenue de l'élection présidentielle prévue le 4 juillet prochain, un scrutin rejeté par le peuple qui aspire, à l'opposé, à un changement radical du système en place. M. Kebci - Alger (Le Soir) - «Il est impossible que l'élection présidentielle du 4 juillet se tienne car elle ne résoudra pas la crise qu'endure le pays», affirmait, hier mercredi, le coordinateur de l'instance présidentielle du doyen des partis de l'opposition. S'exprimant au forum du quotidien Liberté, Ali Laskri explique que ce scrutin ne constitue pas une doléance du peuple qui, et depuis le 22 février, «réclame clairement un changement radical du système en place». Pour lui, ceux qui y tiennent mordicus «se trompent lourdement et font perdre au pays un temps précieux». Et d'inviter à se départir de cette «taghennant» ou encore cet «entêtement» pour éviter une «confrontation directe entre l'armée et le peuple. Pour ce faire, le coordinateur du présidium du FFS appelle à «rétablir la confiance entre le peuple et l'institution militaire qui fait partie du peuple». «En tout état de cause, ils sont contraints de revenir au peuple» qui veut «s'autodéterminer». Une armée qui doit, selon lui, jouer le rôle de «garant» et d'«accompagnateur» d'une «transition démocratique inévitable, pacifique et consensuelle» qui s'impose pour faire l'économie d'une énième «alternance clanique». Et à Laskri, qui estime que l'instauration d'un Etat de droit avec ses corollaires séparation des pouvoirs, une justice indépendante, est un «préalable», de décliner l'initiative politique du FFS pour l'avènement d'une deuxième république. Une feuille de route qui s'articule autour, d'abord de l'enclenchement d'un dialogue à travers une conférence souveraine qui verra la participation de tous les acteurs politiques, sociaux et syndicaux autonomes, les personnalités indépendantes, les universitaires et les représentants du mouvement citoyen dans toutes ses composantes. Du beau monde qui doit s'entendre sur un pacte politique comprenant entre autres l'instauration de la paix, de la démocratie, de la justice sociale et l'Etat de droit, la non-utilisation de la religion à des fins politiques, le rejet de la violence comme moyen d'expression ou comme moyen de gestion de règlement des conflits et d'accession au pouvoir, la séparation des pouvoirs ou encore l'organisation d'élections libres, honnêtes et le respect de la volonté populaire. Cette conférence aura également à mettre en place des institutions qui assureront la gestion d'une période de transition qui soit la plus courte possible, précise Laskri. Dont la convention nationale de suivi et de contrôle de la transition qui aura, entre autres missions, de veiller à l'application des mesures prises d'un commun accord et au strict respect des engagements contenus dans le pacte politique d'agréer les personnalités devant siéger au gouvernement de transition, d'élaborer l'ensemble du dispositif électoral, de fixer le calendrier électoral dans sa globalité avec la formation d'une assemblée constituante comme première étape et de mettre en place une instance de suppléance de l'institution présidentielle au terme de la mandature actuelle. Et pour mettre en pratique cette feuille de route, la direction nationale du FFS a, selon Laskri, entamé des contacts. Ces derniers se limitent présentement à des acteurs du monde syndical autonome, le collectif pour une transition démocratique mais également des personnalités indépendantes, citant le commandant de l'ALN, Lakhdar Bouregaâ ou encore Noureddine Bouderba. M. K.