Le parti propose l'ouverture d'un dialogue à travers une conférence nationale avec la participation de tous les acteurs politiques et sociaux autonomes, les représentants du mouvement citoyen dans toutes ses composantes. Alors que les convulsions au sein du régime continuent de rythmer la vie politique nationale, le Front des forces socialistes (FFS) a, de nouveau, présenté hier une initiative politique, une espèce de "feuille de route", pensée comme une alternative à l'impasse politique actuelle, sous supervision de l'ONU. "Le FFS propose l'ouverture d'un dialogue à travers une conférence nationale avec la participation de tous les acteurs politiques et sociaux autonomes, les syndicats autonomes, les personnalités indépendantes, les universitaires et les représentants du mouvement citoyen dans toutes ses composantes", a annoncé, hier, Ali Laskri, membre de l'instance présidentielle lors d'une conférence organisée au siège du parti à Alger. Outre une convergence sur "l'arrêt immédiat des harcèlements judiciaires et des menaces contre des militants politiques, défenseurs des droits de l'Homme, des acteurs de la société civile et des journalistes", "la libération des détenus d'opinion" et "l'arrêt immédiat du bradage des richesses nationales", les participants à la conférence devraient s'engager, selon le FFS, autour d'un "pacte politique". Ce pacte comprend notamment : la concrétisation des idéaux de Novembre et du Congrès de la Soummam, l'instauration de la paix, de la démocratie, de la justice sociale et de l'Etat de droit, l'autodétermination individuelle et collective, le respect des droits de l'Homme, la non-utilisation de la religion à des fins politiques, le rejet de la violence comme moyen d'expression, de règlements des conflits ou d'accès au pouvoir, le droit d'association et de constitution de partis, la séparation des pouvoirs et l'organisation d'élections libres. Aussi, la conférence se chargera de mettre en place des "institutions de transition" chargées de gérer une période de transition qui sera la plus courte possible : il s'agit de la convention nationale de suivi et de contrôle de la transition dont la mission, une fois sa composante définie par la conférence, sera"de veiller à l'application des mesures prises et des engagements pris", "d'agréer les personnalités devant siéger au gouvernement de transition", "d'élaborer l'ensemble du dispositif électoral", "de fixer le calendrier électoral dans sa globalité avec l'élection d'une assemblée constituante comme première étape", laquelle devrait intervenir avant la fin de l'année en cours, et "de mettre en place une instance de suppléance de l'institution présidentielle au terme de la mandature actuelle". L'instance de suppléance, selon Laskri, est chargée de représenter l'Etat, de légiférer par ordonnance, d'orienter et de surveiller le gouvernement de transition avec l'approbation de la CNSCT. Le FFS estime également que les deux Chambres parlementaires doivent être dissoutes au terme de la mandature actuelle. Quant à l'armée, "détentrice du pouvoir réel dans le pays" — qui doit se confiner à ses missions institutionnelles et dont le retrait du champ politique doit être effectif et définitif — "elle ne peut être que la garante du respect" de ce processus de transition, préconise le FFS. Le parti va entamer les contacts à compter d'aujourd'hui. "Gaïd Salah veut pérenniser le système" Comme nombre de partis de l'opposition, le FFS n'a pas manqué de s'interroger sur la sortie du général de corps d'Armée, Ahmed Gaïd Salah, lequel a plaidé en faveur du recours à l'application des articles 102, 7 et 8 de la Constitution, présentés comme "l'unique solution à la crise". "Il intervient à quel titre ?", s'est demandé Ali Laskri. Selon lui, Gaïd Salah, par ses références à la Constitution de Bouteflika, rejetée par le parti, "tente de mettre les balises pour pérenniser un système que le peuple rejette". "Il y a des solutions qui peuvent dépasser l'article 102", précise-t-il encore.