La semaine a été pénible. C'est d'abord Djemaï, le nouveau proposé au FLN qui a sonné la charge : Moad Bouchareb, le… nouveau préposé à l'APN doit partir conformément à la… volonté populaire ! Comme il y a toujours des termes à la mode, Djemaï a précisé à son interlocuteur qu'il « vaut mieux que ça se fasse avec des méthodes civilisées ». Le FLN ne refuse décidément rien au peuple, depuis 1962 ! Et les méthodes civilisées, les dobermans, les cadenas, la science et quelques autres inventions géniales, ça le connaît. Mais avouons tout de même que si le FLN n'existait pas, il aurait fallu impérativement l'inventer. Exécuter un putsch dans les règles pour placer B à la place de A par la volonté du prince et venir juste après dire que B n'est finalement pas le B parce que c'est la volonté du peuple alors que c'est la volonté du nouveau prince, c'est vraiment fort, très fort. La semaine a été pénible. Les partis de l'Alliance présidentielle de Bouteflika ont déclaré leur soutien au chef d'état-major dont les mauvaises langues disent que c'est lui qui a limogé… Bouteflika. Qu'on ne s'y méprenne pas, ce n'est pas le retournement contre leur maître qui a surpris les Algériens. Ils connaissent trop Benyounès, Ghoul et les autres pour attendre autre chose de leur part. Il y en a même qui ont estimé qu'ils ont un peu tardé. Ce qui surprend, par contre, c'est le fait que Gaïd Salah n'ait pas décliné cette généreuse mais vraiment malvenue sollicitude. Parce que ces messieurs, en plus de la sympathie et du respect que leur vouent les Algériens pour l'ensemble de leur œuvre, sont aujourd'hui devant la justice ou en voie de l'être. Autant le dire, avec de tels soutiens, le général est vraiment mal barré. Enfin, s'il a été… « bien barré » avant ça ! La semaine a été pénible, avec ces défilés devant les tribunaux dans le cadre de l'opération « mani pulite » à la sauce algérienne. Il est tout de même paradoxal de soutenir que la pourriture est d'une ampleur que personne ne peut imaginer et d'ouvrir de grands yeux étonnés devant le nombre d'affaires et de responsables impliquées. Pour corser l'affaire, il y a même d'imminents clients qui ne sont pas encore convoqués par la justice et leurs affaires sont tellement volumineuses qu'elles vont encore charrier du monde. Ça va saigner. La semaine a été pénible. Gaïd Salah a encore parlé à partir d'une caserne pour nous dire cette fois-ci ce qu'il a déjà dit. Entre autres ceci : il n'a pas d'ambition politique. Pourquoi en fait-il alors plus que les… politiques ? On l'aura compris, il veut sûrement dire qu'il n'a pas d'ambition présidentielle mais les ambitions de pouvoir, il en a et pour cause, il y est. La semaine a été moins pénible. Un championnat de foot dont on disait qu'il était désespérément morose a quand même offert aux passionnés deux matchs à couper le souffle. Ce n'est pas tant le niveau des spectacles qui a fait rêver mais plutôt le suspense, une fois n'est pas coutume, sur le champion, qui ne sera finalement connu qu'au terme de la compétition. On ne sait pas si la passion dépasse le cadre des arènes mais on a eu à découvrir que les arènes étaient pleines et même plus qu'avant cette fin dont le moins qu'on puisse dire est qu'elle est électrique. C'est déjà ça, d'autant plus qu'il reste encore une journée de compétition qui ne manquera pas de piment. Ce n'est pas si mal par les temps qui courent. S. L.